Abdelkader Bensalah, secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), tient ces jours-ci des réunions-marathon avec les membres du comité technique du parti. Initialement, ces rencontres devaient aboutir à fixer la date de la tenue de la session extraordinaire du conseil national et du congrès du parti, mais Bensalah a jugé utile de mettre d'abord de l'ordre dans la maison RND, avant d'arrêter une échéance pour l'organisation du congrès. Le comité s'est penché sur les grandes lignes des missions dévolues à ses membres qui ont examiné les propositions sous forme de plan de travail visant à redynamiser l'action du parti en prévision des prochaines échéances. «Ces réunions ont permis aux membres du comité de présenter leur plan d'action. Hier, c'était au tour de Harchaoui de présenter un plan de travail dans le domaine politique et économique. Yahia Guidoum, de par son expérience, a apporté sa contribution à ce volet. Le débat était très riche», explique Mme Nouara Djaâfar, chargée de communication au parti. Des propos sonnant comme une mise au point à l'adresse des redresseurs, d'autant plus que la sénatrice a nié l'existence d'une divergence entre les fidèles à Ouyahia incarnés par Harchaoui et les redresseurs représentés par Guidoum. Ces derniers, selon elle, sont prêts à enterrer la hache de guerre. «Tayeb Zitouni, chargé du volet associatif et de la jeunesse et qui était l'un des opposants à Ouyahia, a présenté son plan de travail dans un climat serein. Nous travaillons pour remettre le train en marche», note sur un ton grave Mme Djaâfar. Seulement, au RND, la seule militante qui ne cache pas son désaccord avec la nouvelle instance dirigeante du parti est Mme Nouria Hafsi. Au lendemain de la désignation de Mme Nouara Djaâfar et Belkhoudja Nawel au sein du comité technique et la répartition des tâches entre les membres de cette structure, Mme Hafsi a dénoncé ouvertement la démarche de Bensalah. Pour elle, ces nominations prouvent que c'est Ouyahia qui continue à gérer le parti et non Bensalah. Mme Hafsi a juré de mener une nouvelle contestation pour destituer le secrétaire général par intérim et ceux qu'elles accusent «d'opportunistes». Par ailleurs, selon nos sources, Mme Hafsi et son nouveau clan cherchent, à travers cette agitation, à se positionner dans la nouvelle configuration. «Pour cette militante, l'intérêt du parti est relégué au second plan. Son premier souci est de décrocher un poste-clé. Elle court après les postes», note un militant. S'agissant de la date du congrès, pour l'heure, aucune date n'a été avancée. «M. Malki, chargé des questions organiques, va présenter sa feuille de route. Par la suite, les cadres du parti investiront le terrain pour prendre la température et sensibiliser les militants. D'aucuns n'ignorent que la crise qui a secoué le parti a pesé de son poids sur le moral des militants, donc il faut y remédier en relançant la dynamique nécessaire», note la chargée de communication qui ne cache pas son inquiétude quant à la situation qui prévaut dans certaines wilayas, notamment sur le plan politique. Notons qu'un communiqué sanctionnant la réunion du comité technique a mis en garde contre «la gravité de certains agissements irresponsables» enregistrés dans nombre de wilayas du Sud et «les appels tendancieux lancés dans le but d'ébranler la stabilité de la région et l'unité nationale». Il a également mis en garde contre les tentatives visant à impliquer les jeunes et à se jouer de leurs sentiments, appelant ces derniers à «ne pas se laisser entraîner par les partisans de l'anarchie et de l'instabilité».