La commune d'Ouled Chebel, qui se trouve seulement à une vingtaine de kilomètres de la capitale, est dépourvue d'infrastructures de base pour répondre aux besoins de ses habitants. Le paradoxe est que cette commune, qui a été créée en 1984, n'est, à ce jour, pas dotée de polyclinique ni de lycée, encore moins de structures dédiées à la jeunesse et aux loisirs. Si par malheur un des habitants tombe malade, il doit se rendre dans les établissements sanitaires de Birtouta ou dans l'une des communes de la wilaya de Blida. «souvent, on nous refuse les soins sous prétexte que nous dépendons de la wilaya d'Alger ; dans le meilleur des cas, on nous oriente vers les structures sanitaires de Draria ou de Douéra», déplorent des habitants d'Ouled Chebel. En somme, la commune compte une salle de soins héritée de l'époque où la localité dépendait de la wilaya de Blida. Cette minuscule unité manque de moyens matériels et n'offre des consultations de médecine générale que par intermittence et ne dispose pas d'ambulance pour les évacuations des cas urgents. Le manque d'infrastructures à Ouled Chebel se traduit également par l'absence de lycée. «parmi les 1541 communes que compte le territoire national, nous sommes la seule commune qui n'est pas dotée d'un lycée», assure le président d'APC, Mohamed Bessakhi. Les élèves qui sont reçus en seconde sont systématiquement affectés à Kheraïssia, à plus de 18 kilomètres du chef-lieu. Longtemps, les élèves ont dû faire face à cette situation. En l'absence d'une navette scolaire devant leur assurer le transport, les autorités décident, en guise de solution provisoire, d'ouvrir une annexe au niveau d'une école. Cependant, ce dispositif reste provisoire, car tôt ou tard il faudra bien que la commune ait son propre lycée. «Le projet de réalisation d'un lycée existe, reste que pour le concrétiser il faut l'aval du PDU (Programme de développement et d'aménagement urbain) qui tarde et qui de surcroît pénalise toute une population de jeunes gens obligés de se déplacer chaque jour sur plusieurs kilomètres», regrette le président de l'APC. Par ailleurs, la commune d'Ouled Chebel n'a bénéficié en trente années d'existence que de trente logements. D'après l'édile, M. Bessakhi, «les services de l'APC ont recensé, en 1997, 350 habitations précaires. Actuellement, ce nombre est passé du simple au double. L'augmentation du nombre de demandeurs de logement n'a pas pour autant permis d'octroyer à la commune des projets devant répondre aux attentes des citoyens en matière de logements», regrette-t-il. En effet, la commune d'Ouled Chebel est l'une des communes d'Algérie qui a le moins bénéficié de projets de réalisation de logements au profit de sa population, dont le nombre ne cesse d'ailleurs de croître. Le premier responsable de l'APC ne cache pas son indignation face à cette situation, d'autant plus que le territoire de la commune vient d'accueillir un projet de réalisation de 3216 logements au profit des populations de la capitale qui habitent dans les bidonvilles. «Ces logements sont destinés au recasement des habitants des bidonvilles des différentes communes de la capitale ; nous en sommes, on ne sait par quelle logique, exclus. Notre commune n'a bénéficié d'aucun logement dans ce cadre, et ce, malgré le fait que le projet soit implanté sur le territoire de la commune», fulmine-t-il, et d'ajouter : «Le jour où ces logements seront attribués à leurs bénéficiaires, il risque d'y avoir des débordements. La réaction des habitants d'Ouled Chebel sera alors légitime. Pour installer des ralentisseurs, la population d'un quartier à Ouled Chebel a dû bloquer le passage du train, c'est vous dire si nous nous attendons au pire.» Projets en suspens 174 bénéficiaires de logements à Chaïbia, un lotissement qui se trouve à quelques encablures du chef-lieu de la commune, attendent depuis 2002 l'attribution de leur logement. Le projet a été initié par l'OPGI de Dar El Beïda, après que les souscripteurs eurent payé le premier versement qui est de l'ordre de 250 000 DA. Ces derniers ont bénéficié également de l'aide de l'Etat à travers la Caisse nationale du logement. Cependant, le projet n'a pas progressé et les bénéficiaires attendent depuis 11 ans le parachèvement des travaux. «Il n'y a pas d'autre alternative : soit on nous remet nos logements, soit on nous rembourse, mais il n'est pas question de rester dans cette situation d'incertitude», suggère un bénéficiaire. Entre-temps, et en dépit des travaux qui sont loin d'être terminés, une quarantaine de logements ont été investis par leurs attributaires qui ont été régularisés par l'OPGI. Le devenir des 130 logements restants est jusqu'à l'heure actuelle incertain, car les travaux sont à un stade moins avancé. Ces citoyens sont entrés dans une interminable expectative, d'autant plus qu'ils ne peuvent pas postuler pour d'autres formes d'octroi de logement, étant donné qu'ils ont bénéficié de l'aide de la CNL. «Nous lançons un appel aux responsables de l'OPGI afin qu'ils se penchent sur ce problème, qui a pris en otages nos concitoyens», dira M. Bessakhi. Les 100 locaux du président en stand-by Parmi les projets qui n'ont pas été complètement achevés, citons celui des locaux du président de la République. «seuls 37 locaux ont été attribués, les autres le seront dans un avenir très proche», promet le président de l'APC. «A l'origine de ce retard, le non-parachèvement des travaux de raccordement au réseau d'eau potable et à celui de l'assainissement. Aussi, d'autres travaux portant sur l'électricité et l'éclairage n'ont pas été réalisés, nous avons sollicité l'intervention des services de la wilaya, dont la direction des équipements publics, pour terminer les travaux», ajoutera notre interlocuteur. Par ailleurs, l'APC a lancé bon nombre de projets pour rehausser le cadre de vie des habitants de la commune d'Ouled Chebel. Il est question, selon M. Bessakhi, de mettre en œuvre le programme de la nouvelle équipe dirigeante de l'APC. Ce programme consiste à terminer les projets qui sont en cours de réalisation et de lancer un certain nombre d'autres projets qui vont concerner le revêtement des routes, la réalisation d'extensions au niveau des écoles, des travaux dans le domaine de l'hydraulique, de l'assainissement, du raccordement au réseau d'AEP. Il s'agit également, dans le cadre de ce programme, de réaliser une antenne de l'APC et de renforcer l'éclairage public. Afin de permettre une plus grande prise en charge des préoccupations des habitants de la commune, de nouvelles infrastructures seront réalisées, dont une crèche qui va ouvrir ses portes au mois d'avril prochain. La commune d'Ouled Chebel est une commune à vocation agricole, 80% de sa superficie est consacrée à cette activité qui reste l'une des plus importantes sources de revenus de ses habitants. Toutefois, la situation géographique de la commune, aux frontières de wilaya, a longtemps défavorisé ses habitants.