Fraîchement rénovée, la galerie d'art Mohamed Racim, à l'avenue Pasteur, accueille jusqu'à la fin de ce mois une exposition de peinture collective signée par des artistes algériens et chinois. Cette exposition de peinture entre dans le cadre d'un programme d'échanges, élaboré à l'occasion du 55e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre l'Algérie et la Chine. Six artistes chinois et deux artistes algériens donnent un large aperçu de leur travail à travers une soixantaine d'œuvres ingénieusement réalisées. Les artistes chinois se sont prêtés au jeu de la reproduction de certains portraits, paysages et sites architecturaux à travers une petite escapade de trois semaines en Algérie, en l'occurrence à Alger, Constantine et Tipasa. Ces artistes peintres et plasticiens, tous diplômés d'une école académique, livrent leur regard sur le pays hôte. Ils ont, en effet, immortalisé sur leurs toiles des coups de cœur et des rencontres amicales. Comme en témoignent ces tableaux grandeur nature où trônent des portraits d'étudiants des Beaux-arts d'Alger, ou encore ces instantanés de la ville des ponts suspendus, à savoir Constantine. L'ensemble des œuvres accrochées aux cimaises de la galerie Mohamed Racim nous parlent et nous font voyager avec leurs couleurs lumineuses. L'artiste, Xu Qping, expose des peintures à l'huile de grand format, où le port d'Alger est peint avec une minutie jusque dans les plus petits détails. La femme est au centre de ses préoccupations, puisqu'elle la peint entièrement émitoufflée dans un habit traditionnel. Sa palette est une explosion des tons de bleu. Elle confie qu'elle s'est éprise de ce mystère qui émane des Algériennes. L'artiste, Wang Lei, lui, s'est inspiré également de la femme et de certains paysages urbains. Professeur des beaux-arts depuis peu, Yang Guangwen présente des œuvres réalisées à l'encre de Chine, une sculpture et un tableau. Ce dernier a été réalisé avec de la terre, de l'aluminium et de la roche récupérés en Algérie durant son séjour. L'artiste explique sa sculpture, qui n'est autre qu'un dessin incrusté sur un morceau de roche marron, qui se veut une façon «d'exprimer la dualité entre l'ancien et le nouveau en Algérie. La tôle fondue symbolise l'urbanisation». Hua Xiayoung excelle, quant à lui, dans les portraits. Il reproduit fidèlement des visages d'étudiants des Beaux-arts d'Alger. Parmi cette panoplie de portraits, on retrouve une jeune fille voilée, assise, faisant sa prière, ou encore cette autre jeune fille voilée fixant l'horizon, une vision dont elle seule détient le secret. «Jeune de Tipasa» est un autre magnifique portait, où l'on découvre un jeune branché, debout, aux cheveux bien fournis, ramassés par un bandeau. Il semble s'adonner à la flânerie et au rêve à la fois. De son côté, l'artiste Dai Shujuan propose des tableaux sous verre chinois ainsi qu'un parchemin intitulé «La vie et la simplicité existent toujours à Djemila». Spécialisé dans la miniature, l'artiste algérien et directeur de l'Ecole des beaux-arts de Mostaganem, Hachemi Ameur, expose dix œuvres, fruit d'un tout récent voyage en Chine. Le second artiste algérien, Rachid Djemaï, dévoile cinq tableaux aux styles figuratifs. L'Algéroise, à la démarche altière, enveloppée d'un haïk blanc immaculé, raconte un passé révolu à jamais.