Est-ce la fin du commerce informel qui a régné impunément pendant de longues années à Ksar El Boukhari ? C'est la question que se pose la population depuis lundi dernier, lorsque le centre-ville a été littéralement cerné, très tôt le matin, par un impressionnant dispositif de policiers, tout grade confondu, afin de libérer les lieux envahis par ces vendeurs à la sauvette. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été le malheureux et regrettable assassinat d'un jeune lycéen à la fleur de l'âge, poignardé par un autre jeune la semaine dernière, pour que la population locale sorte de son mutisme pour contester haut et fort la passivité des pouvoirs publics. C'est ce qui a déclenché une opération d'envergure des services de sécurité qui ont ciblé le centre-ville, en particulier le quartier Babor, la place du Tennis, l'avenue Mohamed Khemisti, les rues Lounis et Mihoubi. Ces espaces publics étaient complètement obstrués par des squatters. C'est un véritable ouf de soulagement que viennent de pousser les habitants, après ce grand coup de force qui a permis de détruire plus d'une quarantaine d'échoppes et d'étalages de fortune érigés sur les trottoirs de la cité, selon le commissaire Nabil Toualbi, responsable de la cellule de communication. Ainsi, la ville commence à mieux respirer et les citoyens ont retrouvé le calme d'antan, même la circulation automobile y est devenue plus fluide. Des familles boghariennes souhaitent que ce genre d'interventions soit inscrit dans la durée. Elles ont tenu à saluer «l'action courageuse» du chef de la sûreté de daïra qui a mis le paquet, en redonnant à la ville son image qu'elle avait perdue depuis longtemps. Il est à noter qu'une opération coup-de-poing avait précédé celle-ci, laquelle durant quatre jours avait ciblé la délinquance sous toutes ses formes et les bandes de malfaiteurs qui faisaient leur loi dans les quartiers chauds de Ksar El Boukhari. Les rafles et les contrôles spontanés des policiers se sont soldés, selon la même source d'information, par l'arrestation de 160 personnes suspectes, dont trois possédaient des armes blanches. A la direction de la sûreté de daïra, les responsables ont rassuré la population que ce déploiement des forces de l'ordre s'inscrit dans la continuité et se maintiendra en permanence dans les quartiers à gros risques.