Les travailleurs communaux de la capitale maintiennent leur mouvement de protestation. Les fonctionnaires et ouvriers professionnels étant en grève depuis dimanche dernier, presque tous les services de quelque 44 communes d'Alger sont bloqués. Les travailleurs, qui ont répondu à l'appel de la coordination des sections syndicales relevant de l'UGTA, formulent des revendications socioprofessionnelles. Certains documents sont délivrés à titre de service minimum, comme l'acte de décès ou l'enregistrement des naissances. Selon Youcef Achour, coordinateur des sections UGTA des communes d'Alger, plusieurs sections ont rejoint le mouvement de protestation. M. Achour révèle que dans plusieurs communes, le taux de suivi de cette grève a atteint 90% et qu'une hausse a été enregistrée. «Les représentants syndicaux font un travail de sensibilisation et d'explication des revendications auprès des travailleurs qui ne sont pas encadrés par des syndicats. Dans plusieurs communes, il n'y a aucune représentation syndicale», explique le coordinateur qui se félicite de l'adhésion à ce mouvement de protestation qui exprime les préoccupations de tous les travailleurs communaux. Le représentant de l'UGTA dénonce les propos du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales concernant «l'illégalité prétendue» de ce mouvement de protestation répercutés par la presse. «Le ministre n'a aucune prérogative pour juger notre grève, c'est le travail de la justice. Nous ne sommes destinataires d'aucun document signifiant l'illégalité de ce débrayage», affirme M. Achour, qui explique que le mouvement de protestation se poursuivra encore trois jours, comme convenu dans le préavis de grève. L'UGTA compte durcir le ton, «si la tutelle n'offre pas d'autres alternatives, en ouvrant la possibilité de dialogue et en procédant à l'ouverture des dossiers concernant les salaires et la carrière des travailleurs», ajoute-t-il. La coordination des sections syndicales communales de la capitale réclame l'augmentation des salaires des travailleurs communaux à 40 000 DA et la régularisation de la situation des agents contractuels dans leurs postes respectifs avec l'application des retombées salariales avec un effet rétroactif à partir de 2008. Il faut savoir que, selon certains représentants syndicaux, plus de 60% des fonctionnaires des APC ne sont employés que sous la formule du pré-emploi ou du filet social et que leur salaire n'atteint pas le SNMG. Les grévistes revendiquent également l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail et l'augmentation de la prime de départ en retraite à 30 mensualités. La promulgation de la loi portant modalité d'indemnisation de l'exercice de la délégation de signature et des préposés aux guichets de l'état civil, la révision du statut des travailleurs des communes ainsi que la révision des primes de transport et de panier sont les points inclus dans la plateforme de revendications.