Les fonctionnaires grévistes réclament un salaire minimum de 40 000 DA avec effet rétroactif à partir de 2008. Au deuxième jour de leur protestation, les fonctionnaires des APC de la capitale haussent le ton et menacent d'ores et déjà de recourir à une grève illimitée. Entamée dimanche, cette grève de 8 jours a été massivement suivie dans la majorité des communes d'Alger. Hormis quelques APC comme Douéra, Staouéli ou encore Khraïssia, le débrayage a été suivi presque à 100%. Les services d'état civil ont été totalement paralysés dans 25 communes. Cependant 15 communes, à l'instar de celle de Ben Aknoun, n'ont pas adhéré à cette grève en raison de l'absence de structure syndicale. Le coordinateur des sections syndicales de la wilaya d'Alger relevant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Achour Youcef, a déclaré sa satisfaction du taux de suivi. Pour lui, cette forte mobilisation des travailleurs renforce la légitimité de ce mouvement de grève et appuie fortement le syndicat dans sa lutte pour l'amélioration des conditions de travail et surtout des salaires des nombreux fonctionnaires des APC. Les revendications des grévistes consistent, entre autres, en l'augmentation des salaires à hauteur de 40 000 DA comme seuil minimum avec effet rétroactif à partir de 2008. Ils demandent également la permanisation de tous les travailleurs contractuels – forts nombreux. Aussi, les protestataires réclament la promulgation de la loi portant modalités d'indemnisation de l'exercice de la délégation de signature et des préposés aux guichets de l'état civil ainsi que la révision du statut des travailleurs des communes. Cheval de bataille de la centrale syndicale, l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail figure également parmi les revendications de ces grévistes ainsi que l'augmentation de la prime de départ en retraite à 30 mensualités et la révision des primes de transport et de panier. Totalement paralysés, les services d'état civil se contentent d'enregistrer les naissances et les décès. Il faut souligner également que de nombreux employés des APC sont des contractuels recrutés dans le cadre du dispositif de l'emploi de jeunes. Des employés qui s'acquittent quotidiennement depuis des années de tâches importantes sans qu'ils soient confirmés dans leur poste. Des mouvements de protestation ont été organisés par d'autres syndicats activant dans ce secteur. Sans résultat. Ce mouvement de grève, circonscrit dans la capitale, risque de provoquer un effet boule de neige tant les problèmes socioprofessionnels des fonctionnaires des APC d'Alger sont les mêmes partout en Algérie. Certains employés des APC perçoivent des mensualités inférieures au Salaire minimum garanti (SNMG) fixé à 18 000 DA. Un salaire qu'ils qualifient d'indigne et qui n'honore pas les institutions qu'ils représentent.