L'Assemblée populaire de wilaya (APW) a examiné, hier, dans sa session ordinaire, le dossier de la santé publique qui continue à souffrir des insuffisances. Malgré les efforts déployés çà et là en matière de réalisations et d'équipements, le secteur se caractérise par des déficits et surtout par des incohérences soulignées par les interventions des élus. Ainsi, la couverture sanitaire reste déficiente dans les localités éloignées d'Oued Saoura. Les élus ont interpellé le directeur de la Santé et de la Population de wilaya sur les difficultés éprouvées par les populations des communes de Tamtert et des localités de Bent Cherk, Timgharine, Zegharmra visitées, situées à plus de 350 km au Sud de Béchar, en matière d'absence de médecin généraliste, de dentiste, infirmier permanent, pharmacie, d'ambulance pour l'évacuation des malades, notamment les femmes enceintes pour des accouchements, affirment les intervenants. Les patients sont alors mis dans l'obligation de se déplacer à Béni Abbès ou Béchar pour se procurer des médicaments. Un élu a signalé que dans la petite agglomération rurale de Boussir (Béni Ounif), la salle de soins existante est dépourvue d'eau potable. Dans la commune de Lahmar (45 km au nord de Béchar), il n'existe pas d'appareil hémodialyse pour les dix patients que compte la commune. Devant ces carences constatées, les représentants locaux de la population se sont interrogés sur l'efficacité de la stratégie arrêtée par les autorités sanitaires. Au cours des interventions, une élue a interpellé le wali sur le silence observé jusqu'ici par les autorités locales au sujet des quatre citoyens dont un greffier condamnés chacun à une peine de 3 ans de prison ferme par la cour de Béchar pour «escroquerie et abus de confiance». Les mis en cause dans cette affaire ont entamé, depuis une semaine, une grève de la faim à proximité de la cour pour protester contre cette condamnation. L'élue a demandé au wali d'user de son pouvoir et saisir le ministre de la Justice pour réclamer l'envoi d'une commission d'enquête sur le sort de ces citoyens et enquêter sur leurs allégations de «corruption» touchant certains magistrats, évoquées dans un écrit diffusé par les condamnés.