Le chef de file de l'opposition vénézuélienne Henrique Capriles a accusé mercredi le gouvernement d'avoir volé l'élection présidentielle du 14 avril dernier remportée par Nicolas Maduro avec une légère avance. «La grande vérité de notre pays, c'est que vous nous avez volé les élections, c'est la vérité, vous avez volé le processus électoral et vous devez l'expliquer au pays et au monde», a déclaré Capriles lors d'une conférence de presse en mettant en doute les résultats du réexamen du vote. Nicolas Maduro, successeur désigné du président Hugo Chavez décédé le 5 mars d'un cancer, a été proclamé vainqueur du scrutin du 14 avril avec une marge de 1,8%, ce qui a incité l'opposition à exiger un nouveau comptage des bulletins de vote, et provoqué des manifestations qui ont fait huit morts. Selon le Conseil national électoral (CNE), avec un taux de participation de 79%, Maduro a totalisé 50,75% des suffrages, contre 48,97% au gouverneur Henrique Capriles, une différence d'à peine 265 000 voix, la plus faible — et de loin — depuis l'accès au pouvoir d'Hugo Chavez, fin 1998. Capriles a averti le CNE que l'opposition allait attendre jusqu'à hier le début du réexamen. «Nous n'attendrons pas au-delà de demain, vous devez assumer (...) Vous vous êtes engagé avec le peuple du Venezuela, et moi aussi je me suis engagé vis-à-vis de lui», a-t-il ajouté. Dans un entretien au quotidien de centre droit El Mundo, Capriles avait déclaré que l'audit des résultats de la présidentielle allait mettre au jour des fraudes qui rendront nécessaires de procéder à un nouveau vote là où elles auront été constatées.