Le PDG d'Aigle Azur, Arezki Idjerouidène, a présenté, hier au forum d'El Moudjahid, l'offre de sa compagnie pour la saison estivale 2006. La qualifiant d'ores et déjà d'« exceptionnelle », Arezki Idjerouidène a indiqué qu'un important effort est consenti par sa compagnie en décidant de porter à 700 000 le nombre de sièges ouverts dès à présent à la réservation, contre 450 000 l'année dernière. En tout, et sur période allant du 15 juin au 15 septembre, la compagnie assurera quelque 17 vols quotidiens reliant 8 villes françaises à 11 aéroports algériens. Cet « effort » démontre, selon le PDG d'Aigle Azur, l'importance de la croissance du trafic entre la France et l'Algérie, due principalement « à l'amélioration sensible du climat sécuritaire, la relance économique et la promotion de l'Algérie comme nouvelle destination touristique ». M. Idjerouidène a relevé qu'au départ de France, sa compagnie est la seule à contribuer depuis 2002, dit-il, au développement du tourisme saharien, et ce en assurant des vols hebdomadaires de Paris vers Tamanrasset et Djanet, ainsi que Hassi Messaoud. « Pour l'hiver 2006, nous avons enregistré une demande de 800 sièges sur une offre de 420 sièges » a-t-il indiqué. Le PDG d'Aigle Azur a en outre déclaré que six nouvelles dessertes seront ouvertes vers juin-juillet, renforçant le maillage de la compagnie et faisant d'elle « la première compagnie étrangère sur l'Algérie ». Face à une concurrence de plus en plus rude des compagnies aériennes, le PDG d'Aigle Azur a souligné le parachèvement du renouvellement de la flotte, désormais portée à 11 appareils de type Airbus. La compagnie, en reprenant le fonds de commerce de la compagnie portugaise Air Luxor, devenu effectif le 1er avril dernier, selon M. Idjerouidène, pour un montant de 45 millions d'euros, assure désormais quatre vols quotidiens en direction de Lisbonne et Porto. Depuis sa reprise par le groupe GoFast en 2001, la compagnie qui emploie 500 collaborateurs « a pu atteindre tous ses objectifs en s'affirmant comme compagnie française incontournable sur les destinations du sud de la Méditerranée notamment », dira M. Idjerouidène. En 2005, Aigle Azur avait transporté quelque 1,5 million de passagers avec 200 vols hebdomadaires vers 50 destinations en Europe et dans l'ensemble du bassin méditerranéen. Par ailleurs, et se considérant partie prenante dans le processus des privatisations en cours dans le pays, le PDG du groupe GoFast, à qui appartient la filiale Aigle Azur, a indiqué que les négociations pour la reprise des lignes de CNAN-North, filiale de la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN) sont « en phase finale ». « La CNAN-North qui dessert le nord de l'Amérique (Houston), l'Europe du Nord (Anvers), la Turquie et le Moyen-Orient (Dubaï) intéresse le groupe GoFast qui est bien implanté dans la logistique dans le secteur des hydrocarbures », dira M. Idjerouidène. Sans révéler le montant des investissements que le groupe compte injecter dans la compagnie maritime nationale, le PDG d'Aigle Azur s'est contenté de déclarer : « Notre engagement sera d'une dizaine de navires d'ici 5 à 6 ans. » Selon lui, GoFast est tout aussi intéressé par le transport maritime de voyageurs et cherche à acquérir des parts dans le capital de Maghreb Lines, autre filiale de la CNAN. Dans le même sillage du développement du groupe sur le maritime et l'aérien, le groupe GoFast, dira son PDG, est toujours intéressé par les lignes domestiques aériennes « soit par la création d'une nouvelle compagnie ou par un partenariat avec Air Algérie ». La sortie du PDG d'Aigle Azur qui intervient en période de forte hausse du prix du baril de pétrole ne peut échapper à la récurrente question de la hausse des tarifs pratiquée par les compagnies aériennes. « Nous serons obligés de répercuter dans les prochaines semaines l'augmentation des taxes sur le kérosène et qui se traduira par une hausse de 2 euros par passager », dira M. Idjerouidène. Il ironise sur cette flambée de l'or noir : « Je suis content pour mon pays, mais pas pour Aigle Azur. »