La commune d'Amalou figure parmi les circonscriptions les plus mal loties en termes de moyens de santé publique. L'inadéquation entre une couverture sanitaire, toujours au ras des pâquerettes, et une demande en perpétuelle augmentation, est on ne peut plus criante. À telle enseigne que des villages reclus et excentrés, tels que Taddart Ouadda et Tighermine, sont totalement marginalisés. «Ici, il n'y a ni toubib, ni infirmier, encore moins une structure de soins. Nous faisons figure de citoyens de seconde zone», lâche, sur un ton monocorde, un vieillard du village Taddart Ouadda. «Pour le moindre bobo, nous sommes obligés de rallier Amalou, en faisant un crochet par Ighil Iguenni. D'autres préfèrent se rendre à Seddouk, distante de près de 12 km», renchérit un autre citoyen du village. À Ath Djaâd, un village niché en pleine montagne, à quelque 20 km en amont d'Amalou, la situation n'est guère plus enviable. Le sentiment d'abandon est unanimement partagé par les habitants. L'amertume est déclinée sur tous les tons. «Cela fait mal au cœur de devoir, en 2013, se rendre à Béni Maouche, une commune limitrophe, pour un pansement ou une injection», se désole un vieillard habitant le centre du village. «Pour nous, enchaîne-t-il, la santé de proximité prônée par les pouvoirs publics n'a, en définitive, de proximité que le nom». Un peu plus chanceux, les habitants d'Ighil N'tala et d'Ath Djemhour disposent d'unités de soins. Un agent paramédical est affecté dans chaque structure pour y assurer les soins infirmiers. La polyclinique, sise au chef lieu communal, est pour sa part l'objet de toutes les récriminations. «C'est une bâtisse vieille et exiguë, ne répondant plus aux normes. Nous avons même bénéficié d'un kit de laboratoire, mais qui n'est toujours pas installé faute de place», souligne le maire d'Amalou, qui plaide pour l'inscription d'une nouvelle polyclinique. Des carences, en rapport notamment avec l'absence d'un point d'urgence permanent ainsi que l'inexistence d'une maternité rurale, sont aussi relevées. «Après 18 h, nous prions Dieu pour ne pas avoir de femme enceinte ou de malade à transporter, car il n'y a pas l'ombre d'un médecin ou d'un infirmier pour nous soulager», affirme un citoyen du quartier Ikherchouchen.