Habitués à un programme riche et consistant, consolidé par l'inauguration de bon nombre de projets structurants, les Sétifiens sont déçus par le programme concocté à l'occasion. Les Hauts-Plateaux sétifiens ont, à l'instar des autres régions du pays, célébré hier, le 68e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, toujours vivaces dans les mémoires des derniers acteurs, ne pouvant oublier une telle tragédie. Habitués à un programme riche et consistant, consolidé par l'inauguration de bon nombre de projets structurants, les Sétifiens qui ont marché rien que pour perpétuer le sursaut d'orgueil du mardi 8 mai 1945, sont déçus par le programme concocté à l'occasion. Hormis le salon du livre qui se pérennise, le semi-marathon «Saâl Bouzid», le désormais traditionnel tournoi international de boxe d'El Eulma et le salon méditerranéen des arts plastiques, le reste du programme ne s'est pas hissé à la dimension d'un évènement qui a été, faut-il le rappeler, le déclencheur de la glorieuse révolution de novembre 1954. «Refaire le parcours des preux du 8 mai 1945 est non seulement un acte citoyen mais un signe de reconnaissance et de gratitude envers des braves qui ont montré le chemin. Faire une halte à l'endroit où a été abattu Saâl Bouzid est un devoir. C'est tout ce que je retiens de la commémoration de ce douloureux épisode que nul ne peut effacer de la mémoire collective qui n'oublie pas», dira Abderrahmane qui avait, à l'époque 13 ans. «D'habitude, une telle date est célébrée par de nombreuses réalisations. Aucun fait saillant ne caractérise l'événement. Les citoyens qui attendaient l'inauguration de l'oncologie médicale du centre anti-cancer (CAC), en attendant l'arrivée des équipements qui se font encore et toujours désirer, grincent des dents. On doit, par ailleurs, reconnaître que la pérennisation du salon de livre est une bouffé d'oxygène pour les lecteurs, est le plus important fait d'un programme simpliste. Il ne faut pas se voiler la face, les chargés du dossier devant certainement faire leur bilan, doivent non seulement revoir leur copie mais innover. L'homologation de l'extension de la piste de l'aéroport, longue désormais de 2900 mètres, est, elle aussi, renvoyée aux calendes grecques, au grand dam des usagers de l'aéroport ‘zappé'», diront Amar, Mokdad, El Hadi, Rachid et Abdou, des jeunes ayant emboîté hier le pas à Si Mahmoud Guenifi, Abdelkader Yahla, Aïssa Cheraga, Hocine Touabti, Bella Slimane, Mohamed Bouguessa, Amor Zitouni, Seghir Sabri, Belaya Saïd et d'autres concepteurs de l'une des plus belles pages de l'histoire de l'Algérie éternelle.