Les élections prévues en juillet au Mali «doivent se tenir sur tout le territoire», ce qui implique que l'administration civile soit installée partout dans le pays, a déclaré vendredi le président français François Hollande. «Nous devons faire en sorte que l'administration malienne civile puisse être installée partout pour l'organisation de ces élections. Et la France à travers sa présence militaire et d'autres armées y contribueront», a-t-il souligné, au cours d'un bref point de presse, à l'issue d'un entretien à l'Elysée avec son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou. «Ces élections doivent se tenir sur tout le territoire malien, j'insiste bien, sur tout le territoire malien. Aucune fraction du Mali ne doit être privée de la possibilité d'organiser le scrutin», a déclaré François Hollande. A «Kidal (nord-est du pays) comme (dans) le reste des villes maliennes», a-t-il insisté. Kidal est tenue par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui refuse la présence de l'armée et de l'Etat maliens. La France et le Niger sont «attachés» à ce que le scrutin ait lieu «à la fin du mois de juillet», a souligné encore le président français. «Non seulement l'opération Serval (intervention militaire de la France contre les groupes islamistes au Mali, ndlr) a réussi militairement, mais elle peut maintenant déboucher politiquement. Et dans la lutte contre le terrorisme, la politique est aussi une arme», a fait valoir M. Hollande. «La démocratie, les élections, la sécurité, la qualité du développement, tout cela contribue à lutter contre le terrorisme», a-t-il ajouté. «Aujourd'hui, nous pouvons considérer que les terroristes et les trafiquants de drogue sont militairement vaincus, même s'ils vont continuer à développer des opérations asymétriques», a commenté pour sa part le président nigérien. Mais pour lui, «militairement, on peut considérer que les djihadistes sont vaincus». Toutefois, en raison de ces «actions asymétriques que vont développer les terroristes au Mali», la future mission de l'ONU au Mali ne doit pas être de type «classique» pour les Nations unies, a souligné Mahamadou Issoufou. Elle «doit avoir un mandat fort, un mandat offensif», a-t-il affirmé. De son côté, le gouvernement malien a annoncé hier avoir adopté vendredi le projet de loi portant modification de la loi électorale. L'organisation d'élections transparentes, sincères et crédibles de sortie de crise constitue l'une des missions essentielles confiées au gouvernement de transition, rappelle le communiqué du Conseil des ministres extraordinaire. Selon les autorités nationales, pour atteindre cet objectif et conformément au souhait exprimé par la majorité des partis politiques et des organisations de la société civile, le gouvernement a décidé d'organiser les élections 2013 sur la base du fichier électoral biométrique dont les éléments constitutifs sont extraits des données du fichier population du Recensement administratif à vocation d'état civil (Ravec). Cette adoption vise à inscrire dans la loi électorale l'option du fichier électoral biométrique afin de renforcer la transparence et la crédibilité des opérations de vote. Elle prend également en compte le contexte actuel lié à la situation dans le nord du pays en adoptant des dispositions particulières pour permettre la participation au processus électoral des déplacés et des réfugiés et pour le vote des militaires en mission de défense et de sécurisation du territoire, ajoute le gouvernement malien.