Le gens font face aux bouchons quotidiens et à la prolifération d'autres phénomènes induits par l'anarchie : agressions, trafic de drogue, beuveries, etc. Les accès au quartier des «Trois Caves» à El Harrach sont obstrués par les marchands du «D15», espace de vente communal. Des véhicules stationnent sur les trottoirs ou occupent carrément la chaussée de l'unique accès à ce lotissement construit à la lisière de oued El Harrach. «Le vendredi, il est impossible de sortir ou d'entrer dans le quartier. La seule route qui traverse de part en part notre lotissement est complètement obstruée par les véhicules. Les gens accèdent par ‘‘Trois Caves I'' au marché et se garent à ‘‘Trois Caves II''. Il suffit que deux véhicules stationnent sur les deux côtés de la chaussée, pour que personne ne puisse passer. Les bouchons ne disparaissent qu'en soirée. D'ailleurs, je sors très tôt de chez moi et je n'y retourne que tard la nuit», raconte un habitant, qui s'indigne contre cette situation qui a «empiré» ces dernières années. Le lotissement des «Trois Caves» avoisine le marché communal, géré par un privé. Des vendeurs affluent dans l'espace dégagé par l'APC : les samedis et les mardis pour les marchandises (habillement, babioles, etc.), et les vendredis pour les véhicules. L'absence d'espaces de stationnement a fait se rabattre les habitués du D15 sur les quartiers d'habitation qui ne connaissent plus le repos depuis plusieurs années. «L'installation de glissières sur les trottoirs n'a pas arrangé les choses. Les gens qui viennent au marché et qui ne trouvent pas de place se garent n'importe où et n'importe comment. Le spectacle de gens malades coincés dans les ambulances ou les véhicules se répètent chaque jour», s'indigne un quinquagénaire, parmi les premiers habitants du lotissement. Une station de bus «improvisée» a même été installée aux abords de l'hôpital. «Les transporteurs de la ligne Boumaâti-Baraki chargent les voyageurs à proximité de l'hôpital. Ils expliquent cela par les bouchons quotidiens. Les chauffeurs clandestins se mettent aussi de la partie en prenant possession des trottoirs. Notre quartier est devenu un gros bourg où les infrastructures routières sont restées les mêmes qu'avant l'indépendance», estime notre interlocuteur. Agressions à main armée ! Le gens font face à la prolifération d'autres phénomènes induits par l'anarchie : agressions, trafic de drogue, beuveries, etc. L'absence des pouvoirs publics est le mot récurrent qui revient dans la bouche des habitants, qui se sentent livrés pieds et poings liés aux revendeurs. «L'Etat n'existe pas à ‘‘Trois Caves'' sinon comment expliquer toute cette anarchie. Les crimes sont quotidiens. Deux jeunes se sont entretués dernièrement à coups de couteau et de bâton. L'un d'eux est au cimetière et l'autre est toujours dans le coma. Les armes blanches, qu'on ressort à tout-va, circulent comme des petits pains. L'impunité est la règle. La police laisse faire si elle ne participe pas par son manque d'engagement à toute cette anarchie. La BMPJ, qui a une brigade chez nous, doit réagir contre la montée de l'insécurité», s'indigne un trentenaire qui a été agressé à la sortie de la mosquée. Y aurait-il une solution? La délocalisation du marché est réclamée à cor et à cri par les représentants de la population. «Les autorités vont régler ce problème en délocalisant carrément le site. Une autre solution est peut-être possible : ouvrir des issues sur l'autoroute pour revoir le plan de circulation. Une bretelle à deux voies pourrait régler la situation», suggère-t-on. L'APC d'El Harrach qui loue pour une somme «dérisoire» l'espace (7,5 millions de dinars mensuellement), comme l'a affirmé à El Watan le président de l'APC, n'est toujours pas disposée à délocaliser ce marché. «Nous avons réclamé à plusieurs reprises une intervention plus sérieuse. La police doit verbaliser les contrevenants. Avec le temps, les gens craindront de commettre des infractions», estime Ali Embarek, président de l'APC.