Le marché de voitures d'El Harrach, qui se tient tout les vendredis, semble, par l'anarchie qui y règne, échapper à tout contrôle des autorités. Les services de sécurité, qui se sont pourtant déployés en force, n'arrivent guère à faire régner l'ordre. De prime à bord, la constatation sur les lieux révèle un laisser-aller avéré. En somme, le nombre de véhicules qui se garent à l'extérieur du marché est plus important que celui se trouvant à l'intérieur. « Le meilleur endroit pour vendre sa voiture se trouve à l'extérieur du marché », nous confie un revendeur de voitures. Ces espaces, qui font partie de l'environnement immédiat du marché, mais qui ne font nullement partie de son « périmètre officiel », sont livrés aux « squatters » en tout genre, ils sont ainsi majoritairement exploités par de jeunes gens qui ont pignon sur rue, ils exigent des automobilistes de s'acquitter des droits de stationnement sous peine de subir les privations d'usage. Ainsi, dès les premières heures, la chaussée est obstruée par les voitures et les vendeurs illicites, et la circulation devient de ce fait impossible. Cette route, qui mène à l'hôpital Zmirli, devient inaccessible pour les ambulances et autres véhicules qui transportent des malades. « Nous avons à maintes reprises sollicité les services de sécurité pour plus de rigueur dans la gestion de ces espaces squattés, afin que cet axe routier ne soit plus bloqué, que se soit vers l'hôpital Zmirli ou encore vers la cité Caves III qui se retrouve, tous les vendredis, enclavée par les étals des vendeurs illicites et par les voitures », assure M. Abzar, P/APC d'El Harrach. Par ailleurs, nous apprendrons de notre interlocuteur que le marché n'est plus géré par la municipalité. « Le marché a été mis en adjudication l'année dernière et c'est un privé qui a maintenant la charge de sa gestion », relève le P/APC. Et d'ajouter : « Cette opération fait bénéficier à l'APC 672 millions de centimes par mois ». Même si le marché assure une rente viagère pour la municipalité, il est toutefois indispensable de revoir son mode de gestion qui dépend désormais de plusieurs intervenants. Outre cet aspect de la question, le marché d'El Harrach est connu aussi pour être l'un des endroits de la capitale les plus insécurisés. Les agressions, vols et autres actes de vandalismes sont légion. « Il ne se passe pas un vendredi sans incident », nous lance un habitué du marché. Le réputation peu reluisante de ce marché oblige les propriétaires de voitures à s'y rendre accompagnés d'autres personnes, pour assurer leur propre sécurité. Ceux qui s'aventureraient seuls se feront à coup sûr délester de leurs biens sous la menace d'armes blanches. De l'avis de plusieurs citoyens rencontrés au marché, il faut renforcer la sécurité dans les entrailles mêmes du marché et ne pas se limiter aux contours et périphéries de ce dernier, étant donné que les agressions et les vols se déroulent au sein même du marché, alors que les policiers sont en faction sur l'artère principale.