La route menant à l'hôpital Salim Zemirli à El Harrach est fermée par les revendeurs de voitures l L'APC a placé des glissières il y a un mois, sans que cela puisse avoir un quelconque effet. Les accès à l'hôpital Salim Zemirli et aux quartiers des Trois Caves, à El Harrach, sont fermés par les marchands de voitures d'occasion.«Les gens étouffent à cause de ces marchés qui bloquent tous les accès. La route de l'hôpital bouchonne toute la semaine, plus particulièrement les vendredis. Les cas de personnes mortes sur le chemin de l'hôpital sont légion. Une vieille femme est morte avant d'arriver aux urgences. L'ambulance qui la transportait est restée coincée plusieurs minutes dans l'embouteillage, sans que personne réagisse. Elle espérait la pitié de qui ?», s'interroge un sexagénaire, habitant le quartier des Trois Caves II faut suer sang et eau pour rejoindre son quartier. Cette partie de la commune d'El Harrach accueille, en plus du marché de véhicules du vendredi, les marchés du «D15» les samedi, dimanche et mardi. L'hôpital des urgences médicochirurgicales, Salim Zemirli, situé à la sortie sud de la ville d'El Harrach, est fermé par les vendeurs. «Plus personne ne passe à cause des véhicules garés carrément sur la chaussée. Des ambulances et des particuliers qui transportent des malades sont contraints de contourner le marché ou carrément passer par la rocade sud. Certains préfèrent descendre des bus ou garer leurs véhicules plusieurs centaines de mètres avant d'arriver chez eux. Les résidants s'arrêtent à Boumati et rentrent chez eux à pied. C'est pas moins de quatre stations de bus à parcourir. Les gens doivent transporter sur leur dos leurs malades», se désolent plusieurs résidants du quartier Trois Caves I et II, qui voient leur quartier se transformer, depuis plusieurs années, en bazar. Gardiens de parking et «mekas» improvisés ! Des jeunes prennent possession des lieux et n'ont cure des différentes autorités. «Des gens se font molester par des petites bandes de jeunes venus des différents quartiers de Boumati, Leghouazi et de plus loin. Le «mekas» (agent chargé de percevoir les droits d'entrée, ndlr) prend ses 600 DA d'accès au marché de voitures. Des jeunes font payer aux automobilistes un droit de stationnement de 200 DA et plus. C'est l'anarchie. «Edoula» (l'Etat) ne peut rien faire et laisse travailler toute cette faune de petits trafiquants. Ce sont les citoyens honnêtes et les malades surtout qui en souffrent», rage un quinquagénaire dont le fils, voyant sa mère épileptique en train de souffrir par terre, a jeté des pierres contre des véhicules en stationnement en bas de chez lui. Les habitants s'étonnent de la passivité des autorités locales et des policiers présents aux abords de l'hôpital assiégé. «L'APC, qui a cédé la gestion de l'espace à un privé, n'a pas pu décongestionner la circulation. Les services de la police sont aussi absents. Pourtant, il y a en place un commissariat et un barrage fixe de la police. Ils ne sont là que pour la forme. A cause des glissières installées dernièrement par l'APC, des jeunes qui ne peuvent plus garer sur les trottoirs du marché ont improvisé des parkings à l'intérieur de Trois Caves II. Les gens du marché passent également par les routes du quartier qui bouchonnent en raison des nombreuses files de véhicules», raconte un quadragénaire. L'APC d'El Harrach annonce avoir «maîtrisé la situation». «Nous avons installé, il y a un mois, des glissières sur les deux parties de la voie menant à l'hôpital. Un seul passage est laissé libre pour entrer au marché», signale le P/APC, M. Abzar. Les squatters n'ont plus la possibilité d'occuper les trottoirs et faire payer les particuliers. «Une dizaine de personnes du quartier occupaient les trottoirs. Ce n'est plus possible depuis quelque temps. Ces gens ont bloqué la route et fermé le marché le dernier vendredi du mois de mars. La police les en a empêchés. Ces gens ont voulu refaire leur coup vendredi dernier, mais la police était là», signale l'élu qui réclame la «coopération» des résidants du quartier des Trois Caves.