Après plus de 30 ans de bons et loyaux services, des centaines d'enseignants remettent le témoin. La passation se fait en catimini. Sachant que la mise à la retraite de ces désormais ex-enseignants ne sont conviés à aucune cérémonie de reconnaissance ou de gratitude. L'oubli fait mal à ces éducateurs n'ouvrant pas droit à une prime de retraite, pourtant un droit. Les travailleurs qui ont remis le tablier avant 2011, sont tout bonnement exclus de la prime de l'ordre de 250 000 DA. Le refus des nouveaux gestionnaires des œuvres sociales du secteur, n'est pas du goût des retraités qui montent au créneau. «Nous sommes en retraite depuis décembre 2010. Durant cette période nous sommes partis déposer au service concerné nos dossiers pour recevoir un droit le plus élémentaire, comme pour tous les secteurs confondus de l'Etat avec une prime considérable. Ils nous ont répondu : nous ne prenons pas de dossiers car le service est bloqué, il faut attendre les nouvelles directives. Nous avons attendu jusqu'à septembre 2012. Quand le service a repris avec la nouvelle commission nationale fraîchement élue, nous avons déposé nos dossiers en mars 2013. Nous sommes partis nous informer sur ce que devient cette prime; un des membres de cette commission nous a répondu : les travailleurs de 2010, vous deviez patienter car votre argent a été dilapidé. On répond et pose en même temps la question : comment a été faite la passation de consigne?» S'interrogent des retraités qui se sont approchés de nos bureaux. «Le bureau de wilaya du Cnapest a été saisi. Le problème a été soulevé à l'échelle nationale, et cette marginalisation a été refusée par les syndicalistes ne manquant aucune occasion pour affirmer que tout retraité a droit à la nouvelle prime de retraite. Malheureusement la réalité du terrain nous laisse sceptiques car les travailleurs de 2011 viennent de recevoir leur prime, par contre ceux de 2010 attendent toujours, et même les travailleurs de 2008 et 2009 réclament cette gratification, car toutes les augmentations ont eu lieu à partir de l'année 2008. La nouvelle commission veut nous priver d'un droit légal et légitime, alors qu'hier elle dénonçait le monopole et la mauvaise gestion de l'UGTA. Aujourd'hui, elle prend la relève avec un mécanisme pire que celui de l'UGTA, ce sont nos propres collègues qui veulent nous priver de ce droit, chose que je n'ai jamais vu dans les annales des œuvres sociales dans tous les secteurs sauf celui de l'éducation. Le seul recours pour nous est la justice», martèlent nos interlocuteurs qui ne sont pas disposés à lâcher prise.