L'inscription du projet a pris six années, l'étude des dossiers durera, sans nul doute, six autres années, l'appel d'offres… Al'issue de sa visite d'inspection effectuée les 25, 26 et 27 juin 2007 (voir El Watan du jeudi 28 juin 2007), le président de la République octroie à la wilaya de Sétif, une enveloppe additive de 15 milliards de dinars et un complexe sportif de 50 000 places couvertes. Cette infrastructure est la résultante de la performance de l'Entente de Sétif qui venait de remporter la 4ème édition de la Champions league arabe. Notons que cette consécration qui avait fait le bonheur de tout un peuple a été une véritable bouffée d'oxygène pour le mouvement sportif national qui a retrouvé une certaine embellie. Néanmoins, six années après, le fameux projet, continuant à faire couler de l'encre et de la salive, ne voit toujours pas le jour. Au grand dam des sportifs de la région qui ironisent ainsi : «Le nouveau complexe de Sétif démontrant que la bureaucratie a la peau dure, va non seulement battre tous les records mais doit être inscrit dans le Guinness. Pour preuve, l'inscription du projet a pris six années. L'étude des dossiers durera, sans nul doute, six autres années. Les différents appels d'offres n'aboutiront qu'aux au bout de six autres années. La réalisation qui ne va pas déroger à la règle prendra elle aussi, six années. Si on fait le compte, le complexe qui a été inscrit une première fois dans le plan quinquennal 2005- 2009, puis dans le second 2010-2014, ne sera livré qu'après 18 années d'attente, une vie pour bon nombre de générations de footballeurs.» De nombreux sportifs s'expliquent mal les lenteurs bureaucratiques faisant très mal à la roue du développement d'une aussi grande wilaya, la plus «touchée» par des procédures qui n'en finissent plus. Notons que le dossier de ce mégaprojet a été pourtant validé en juillet 2003 (voir El Watan du 01 juillet 2009 édition). D'après un commis de l'Etat de l'époque, les travaux devaient être lancés avant la fin de l'année précitée. La révision du code des marchés publics bloque une autre fois le projet devant sommeiller des années durant dans les tiroirs. Comme un malheur n'arrive jamais seul, la commission nationale des marchés (CNM) n'approuve le cahier des charges, qui avait auparavant effectué d'innombrables navettes entre Sétif et Alger, que le 10 octobre 2011. D'après Tarek Krache, le directeur de la jeunesse et des sports de Sétif que nous avons contacté le 1 décembre 2011, une telle issue est à mettre à l'actif du chef de l'exécutif. «Le forcing du wali, qui s'est chargé personnellement du dossier, a été fructueux. La levée de toutes les réserves ponctuées par le visa du cahier des charges nous permet maintenant de lancer les différents avis d'appel d'offres relatifs à un projet disposant dans un premier temps d'une AP (autorisation de programme) de 16 milliards de dinars devant par la suite bénéficier d'une rallonge supplémentaire de 10 milliards de dinars», dira T. Krache, n'ayant pas omis de souligner que les travaux seront lancés au cours de l'année 2012 (voir El Watan Week-end du 2/12/2011). Le délai avancé par le premier responsable du secteur de la jeunesse et des sports n'a pas été respecté. Prendre son mal en patience Mieux encore, le premier semestre de 2013 tire vers la fin et le megaprojet ne se profile toujours pas à l'horizon. Afin d'avoir d'amples informations et éventuellement des éclaircissements concernant le dossier alimentant les discussions et commentaires des sportifs de la capitale des Hauts-Plateaux, nous avons essayé, hier, et à maintes reprises, de prendre attache avec le DJS de Sétif, en vain. Croyant voir le bout du tunnel, les Sétifiens qui ne vont pas voir de sitôt le complexe sportif dont le coût sera à n'en pas douter réactualisé, devront pour la énième fois, prendre leur mal en patience.Il convient de souligner que ce gigantesque complexe comporte deux sites. Le premier consiste en un stade de football de 50 000 places couvertes avec deux terrains répliques dont un avec des gradins de 1000 places, où il est également prévu un parking pour 5000 véhicules. Le deuxième (un centre nautique) sera doté d'une piscine couverte à toit ouvrant. Ce bassin olympique, avec fosse de plongeon séparée, sera doté de 3000 places. Une salle de gymnastique et une autre de musculation y seront aussi implantées, en plus d'un autre bassin de 25 m et d'une troisième piscine d'initiation. Un parking de 200 véhicules est consigné dans cette aile de ce mégacomplexe, qui sera érigé à Aïn Romane sur une superficie de 50 ha.