Yasmina Khadra publie en août son prochain roman Les anges meurent de nos blessures. L'écrivain de renommée internationale fait son entrée dans Le Petit Robert des noms propres 2014 qui paraît cette semaine. Yasmina Khadra, de son vrai nom, Mohamed Moulessehoul, ne souhaite pas s'étendre sur l'insertion de son nom dans Le Petit Robert des noms propres 2014, à paraître le 6 juin. Tout au plus, nous confie-t-il, que s'il a de la fierté, c'est pour les Algériens et qu'il est heureux de cette nouvelle qui l'honore. En plaisantant, il préfère l'autodérision : «Je suis un mégalomane, mais je sais où j'en suis.» Une formule traduisible par le plaisir évident qu'il ressent devant cette reconnaissance, un plaisir qu'il ne veut pas commenter plus que ça. Il y a cependant de quoi effectivement garder du recul lorsque les prix et les honneurs se multiplient, après une carrière littéraire de premier plan, démarrée dans les années 1980 en Algérie sous son vrai nom, puis qui s'est développée en France après 1994. En tout cas, pour Le Robert, créé dans les années 1950 par Paul Robert, natif d'Algérie, cette entrée a quelque chose de presque naturel. La notice consacrée à Yasmina Kadra, que nous a transmise le service de presse du Petit Robert, est cependant succincte : «KHADRA (Mohamed MOULESSEHOUL, dit Yasmina) • Ecrivain algérien d'expression française (Kenadsa 1955). Officier dans l'armée algérienne jusqu'en 2000, il a écrit plus d'une vingtaine de romans dont Morituri (1997) et L'attentat (2005), sur le drame d'un Israélien d'origine arabe qui découvre l'engagement de sa femme après qu'elle a décidé de se transformer en bombe humaine». Ce livre cité, L'attentat, a été prix des libraires 2006. La version cinématographique, réalisée par Ziad Doueiri, est projetée depuis quelques jours sur les écrans français. L'Algérie des années 1920 Yasmina Khadra publiera son prochain roman, Les anges meurent de nos blessures, le 22 août prochain chez Julliard, éditions auxquelles il reste fidèle de livre en livre. Entre temps, il aura publié en Algérie le recueil de nouvelles, Les chants cannibales, chez Casbah éditions, en 2012. Deux ans après L'équation africaine, qui transportait le lecteur en Afrique de l'Est, dans la Corne somalienne, nous plongeant dans le monde de pirates preneurs d'otages, le romancier revient à un thème algérien, qui avait fait son succès avec Ce que le jour doit à la nuit (meilleur livre de l'année 2008 pour le magazine Lire, et prix France Télévisions 2008), adapté au cinéma par Alexandre Arcady en 2012. Le personnage principal se nomme Turambo et l'histoire se déroule dans les années 1920, entre les deux guerres mondiales du XXe siècle. Boxeur, il est une star du ring. «Il avait pour lui une candeur déconcertante et un direct du gauche foudroyant», lit-on sur la fiche de l'éditeur. «Il connut la misère et la gloire, mais seul l'amour des femmes parvint à combler sa soif d'absolu. De l'ascension à la chute, le destin hors du commun d'un jeune prodige adulé par les foules, poussé au crime par un malentendu.» En parallèle, c'est l'Algérie tourmentée qui sera évoquée avec force, comme toujours dans les livres consacrés par Khadra à son pays. D'une séquence de sa vie à une autre, d'une femme à l'autre, c'est «le parcours obstiné d'un homme qui n'aura jamais cessé de rester fidèle à ses principes et qui ne souhaitait rien de plus, au fond, que maîtriser son destin».