Les petites éditions constantinoises, Média plus, semblent courir plus vite que la musique. Fait rare, un mois à peine après la sortie d'un livre, pas n'importe lequel, " L'équation africaine" du faiseur des best-sellers, Yasmina Khadra, Média plus le réédite en Algérie, à la faveur du 16ème salon international du livre d'Alger (du 22 septembre au premier octobre prochain). Sorti en août dernier chez Julliard, "L'équation africaine ", un roman de 328 pages, est disponible chez les libraires et au stand, Média plus du salon du livre qui se déroule actuellement au complexe olympique Mohamed Boudiaf du 05 juillet. Jusqu'à présent, l'on ne sait si l'écrivain sera oui ou non présent à ce grand rendez-vous livresque, mais tout porte à croire qu'il le sera, d'autant qu'à la veille de la conférence de presse qu'a animée, Smail Ameziane, commissaire du Sila et patron des éditions Casbah, ce dernier a fait savoir que les algériens y seront en force, " surtout ceux qui vivent et écrivent, Outre-mer” à l'image de Malika Mokkedem et Anouar Benmalek, deux habitués de ce salon du livre. Le propos de "L'équation africaine" dont il existe un résumé précis dans la quatrième des couvertures, fait, selon le titre et même selon ce résumé, écho aux troubles dans les pays arabes, et de façon plus large, en Afrique. Actuel, chaud, très chaud serait donc ce roman qui s'inscrit dans le prolongement de la trilogie consacrée à notre "époque défigurée par le choc des cultures et des mentalités". La trilogie qui commence par " Les Hirondelles de Kaboul " 2002, suivra "l'Attentat ", 2005, puis "Les Sirènes de Bagdad ", 2006, dans la série noire, " du Grand malentendu " disent les critiques. Feed back : En janvier 2011, Yasmina Khadra, devant un parterre d'étudiants qu'il recevait dans l'institution qu'il dirige, le CCA, (Centre culturel algérien à Paris) et, deux ou trois jours après les émeutes juvéniles du sucre et de l'huile, affirmait que l'Algérie "n'est pas une histoire, mais une émotion". "Il faut y aller pour la sentir et la vivre " a-t-il dit en personnalisant un pays qui vivait, sur le coup, des troubles qui s'apparentaient à celles du 5 octobre. "J'essaye, pour ma part, à travers ces rencontres, de vulgariser le mythe africain et d'orienter l'attention des gens sur l'Algérie. Mais personne ne connaît ce pays qui demeure une énigme aux yeux de nombreux pays" soutenait encore le faiseur de best-sellers. "Il faut impérativement que notre pays s'ouvre à travers des initiatives heureuses, et qu'il apprenne à s'émerveiller et à émerveiller les autres" proposait Yasmina Khadra qui exhortait les gens à " essayer par tous les moyens de rendre ce pays fréquentable et prouver qu'il recèle un monde très intéressant, et une mentalité et une culture qui pourraient servir à enrichir la culture des autres". Regrettant que l'Afrique du Nord ne se limite, pour les Américains et les Occidentaux, qu'à des pays voisins, alors que "l'Algérie est pourtant un pays beaucoup plus attractif et plus intéressant de tout point de vue". Il avait déploré que ces pays ne voient l'Algérie que comme "un puits de pétrole", soulignant que "les étrangers viennent avec l'idée d'investir, de conquérir des espaces vitaux et ne voient pas très bien toute la magie qui entoure ces puits". Au moment où Yasmina Khadra exhortait les étudiants d'une grande école américaine de renoncer au fait exotique, aux images tendancieuses des médias hégémoniques qui balafrent jusqu'à l'existence africaine, sur son bureau, se trouvait un manuscrit tout frais: " Equation Africaine ". Qu'y a t-il dans ce livre ? Pourquoi ce livre maintenant, alors que certains pays d'Afrique demeurent depuis les années 60, la françafrique ? La révolution arabe y est-elle pour quelque chose ? Yasmina Khadra veut-il dire quelque chose là-dessus ? Est-ce que les massacres perpétrés, en Syrie, en Libye, au Yemen, …servent plus les anciennes colonies plutôt que le peuple dont certains individus "s'immolent", d'autres laissent pleuvoir sur leur tête, tout en bravant l'acier, la pluie de balles réelles ? Yasmina y répondra certainement au cas où il visite le SILA 2011. Sédia réédite, "L'écrivain " de Yasmina Khadra Huit années après la publication chez Poket, du très étonnant, " L'écrivain " de Yasmina Khadra, les éditions Sedia publient la version algérienne de cet ouvrage, confession. Le roman de plus de 200 pages, est présenté aussi bien dans le stand Sedia du salon international du livre d'Alger, (SILA) que chez les libraires. ça coûte 600 DA, sans espoir aucun d'un rabais. Rappelez-vous, en 2003 et même avant cette date, lorsque les lecteurs se demandaient avec souci, qui se cachait derrière le nom de "Yasmina Khadra" ; était-il une femme ou un homme ? D'où venait ce succès fulgurant qui l'a devancé à Alger. Fort du triomphe de ses premiers polars, Yasmina Khadra décide alors de faire tomber "le masque " et de mettre un terme, aux spéculations. Il fera justement, en janvier 2003, à travers, " L'écrivain ", un livre très perso où il laisse tomber son pseudo pour Mohammed Moulessehoul, l'officier supérieur algérien, " transfuge " de l'armée. " Yasmina Khadra sont les deux prénoms de ma femme qui en a trois ! Elle ne les aimait pas, je les ai adoptés. Et ils m'ont porté chance ", confiait en rigolant Mohammed Moulessehoul. Le véritable nom, l'identité officielle, est phagocytée, étouffée par le pseudonyme. Yasmina Khadra qui a eu le succès dont Mohammed Moulessehoul a rêvé. Schizophrénie. " Je sais départager les deux " personnes ". Ce sont les personnages qui m'imposent le style. Dans les polars, je me sens plus proche de Khadra que de Moulessehoul ". Depuis la parution de " Morituri ", en 1997, Yasmina Khadra s'est imposé comme un écrivain incontournable.