Disparités, des thèmes et des tendances dans les œuvres qui seront montrées prochainement au Festival de Cannes. On sait déjà que le film d'ouverture est adapté à grands frais du roman du même titre Da Vinci Code. Roman écrit par Dan Brown, film de Ron Howard. Transylvania (en clôture) de Tony Gatliff reprend les thèmes du voyage, de la transe, de l'envoûtement comme dans son précédent Exils. Rachid Bouchareb évoque dans Indigènes le destin d'un groupe de soldats maghrébins engagés du côté de la France libre en 1944 à la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui ont œuvré comme tant d'autres Maghrébins à la libération du sol français. R-A Zaïmèche, après Wech Wech, un film sur les banlieues, revient avec Bled Number One, dont il ne donne encore aucune indication. Des préoccupations personnelles, sociales, des rappels historiques sont traités dans les films de la sélection officielle. A commencer par Ken Loach, le brillant cinéaste anglais, qui retrace dans Le Vent se lève des épisodes de la guerre d'indépendance de l'Irlande dans les années 1920 contre les Britanniques. Nanni Moretti, par un recours à la comédie où il excelle, fait le portrait d'un personnage très controversé et actuel : Silvio Berlusconi, dans Le Caïman. Marco Bellochio, Italien aussi montre Ile registra di matrimoni (le cinéaste des mariages), avec Sergio Castellito, Samy Frey, Donatella Finochiaro, une adaptation du roman Les Fiancés d'Alessandro Manzoni, transposé dans l'Italie d'aujourd'hui. Pédro Almodovar très attendu avec Volver et ses deux superstars : Pénélope Cruz et Carmen Maura (on l'a vu dans Viva l'Adjérie de Nadir Moknèche) s'inspire à la fois de Frank Capra et de Michael Curtiz, deux cinéastes hyper-hollywoodien et qualifie son film de « naturalisme surréaliste », tourné dans les quartiers chauds de Madrid où cohabitent toutes les nationalités et tous les types sociaux. Almodar dit : « Trois générations de femmes survivent au vent, au feu, et même à la mort grâce leur bonté, à leur audace et à leur vitalité sans limite. » Dans Southland Tales (contes du Sud), le cinéaste américain Richard Kelly, originaire de Virginie, fait revivre des héros mythiques du sud des Etats-Unis. Un autre Américain, Richard Linklater, dénonce une certaine tendance à la « malbouffe » dans la restauration rapide dans Fast food Nation. L'auteur de Suzhu River, un chef-d'œuvre chinois, sera aussi à Cannes : il s'agit de la chronique intimiste Palais d'été, réalisée par Lou Ye. Deux réalisateurs latino-américains, le Chilien Guillermo del Toro et le Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu ont fait des films fictions en milieu urbain où se mêlent sexe, violence et drogue. En présentant l'autre jour le programme, le directeur artistique du Festival de Cannes Thierry Frémaut a dit : « On verra des films qu'on n'a pas l'habitude de voir à Cannes. » Qui verra jugera.