La galerie Baya, du palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba, abrite, jusqu'au 30 juin , la 3e édition du Salon national de la photographie insolite. Ils sont une cinquantaine de photographes, professionnels et amateurs, originaires de 17 wilayas du pays, à venir présenter leurs derniers clichés aux mordus de la photographie. Lors du vernissage organisé jeudi dernier, la directrice du Palais de la culture, Mme Medjahed Bouchentouf a soutenu que «la photographie en Algérie s'installe dans le champ des arts visuels. La rencontre de ces amateurs et professionnels autour de l'objectif est encore une fois assez spectaculaire, ce sont des moments de rires et de délires, des instantanés en folie, des images étonnantes. A travers la photo insolite, ces artistes se placent, interrogent le monde, l'interprètent à leur manière et le donnent à voir dans des approches burlesques». Pour sa part, le commissaire du salon et reporter photographe en free-lance, Omar Sefouane, a souligné que la présente édition n'est inscrite sur aucune thématique précise. Un libre choix a été donné aux participants. «Ces photos insolites surviennent par hasard, il faut que les photographes ouvrent l'œil sur leur environnement. Nous pouvons constater que cette année, un véritable travail sur l'environnement a été opéré. Chaque artiste a véhiculé, dans son œuvre, un message sur cet univers», a-t-il dit. La photographie insolite, au même titre que la peinture ou la sculpture, est en passe de devenir un art majeur. Pour preuve, elle est largement représentée à travers cette troisième édition où pas moins d'une soixantaine d'œuvres sont dévoilées. Les prises de vue et les coups de cœur varient d'un photographe à un autre. Certains participants ont axé et excellé dans leur travail en mettant en avant-plan le détail que l'œil pressé ne voit pas, en le restituant à l'état brut et sans trucage. Le photographe, Fourrar Bachir, de Batna, a immortalisé deux scènes drôles. La première photo, intitulée «Arabisation», a été prise entre Touggourt et Djamaâ. Au milieu d'une route de sable et de bitume, se dresse une plaque de signalisation sur laquelle on peut lire en arabe «Carrière». Comme l'indique son titre, la seconde photo, baptisée «Mamie photographe», dévoile une mamie, enveloppée d'un haïk, en train de zoomer sur son objectif. Le photographe, Hachi Toufik, d'Alger, présente une photo «En attendant la barque» où on voit deux écoliers bien embarrassés pour rejoindre leur école à cause d'une grande étendue d'eau de pluie. Mamou Belkacem, de Tizi Ouzou, prend ses modèles dans le quotidien le plus insolite de la vie qui l'entoure. En témoigne cette citerne suspendue à un poteau électrique, dans la commune d'Illoula, à Tizi Ouzou. En somme, cette troisième édition de la photographie insolite peut se targuer de rendre visible ce qui peut passer inaperçu et où l'insolite est sublimé. Il est à noter qu'en marge de l'espace exposition, des ateliers de photographie sont animés par le spécialiste. de la macrophoto, Abdelaziz Mazouter.