Le rapport observe qu'entre 1975 et 2010, le taux de fécondité a baissé de 62%, classant le pays parmi les 15 ayant connu le changement le plus significatif à travers le monde en ce qui concerne ce critère. Le département des affaires économiques et sociales de l'ONU (DAES) a publié, vendredi dernier, un rapport sur les perspectives de la population mondiale. Les projections faites par l'ONU sur la population algérienne jusqu'à 2100 font ressortir, principalement, une forte décélération démographique, une nette baisse du taux de fécondité, un vieillissement de la population et l'augmentation de l'espérance de vie. Ainsi, la population algérienne passera de 39 millions d'habitants en 2013 à 46,5 en 2025 avant de stagner autour des 55 millions d'habitants entre 2050 et 2100. S'agissant du taux de fécondité, le rapport observe qu'entre 1975 et 2010, ce taux a baissé de 62%, classant le pays parmi les 15 ayant connu le changement le plus significatif à travers le monde en ce qui concerne ce critère. Pour plus de précisions, l'étude de l'ONU indique que le taux de fécondité en Algérie est passé de 7 enfants par femme entre 1975 et 1980 à 2,7 en 2005-2010 pour baisser encore progressivement avant d'atteindre 2,55 enfants en 2015-2020 et 1,9 enfant en 2045-2100. Sur ce point, Mme Wassila Oussedik, sociologue, s'interroge sur quels critères les rédacteurs du rapport se sont basés pour élaborer un tel constat. L'interrogation de la sociologue est justifiée d'autant plus que les statistiques communiquées récemment par l'ONS ne se rapprochent pas de celles de l'ONU, puisque les conclusions de l'ONS révèlent que le taux de fécondité connaîtra une progression. «Dans les années 1990, il y a eu, certes, une baisse de fécondité due essentiellement à la crise de logement et aussi au conflit qui a secoué notre pays durant toute une décennie. Mais après cette accalmie, les naissances ont repris», explique Mme Oussedik. En outre, le rapport, dans les détails, note que la population aura augmenté de 18% entre 2013 et 2025 et de 17% entre 2025 et 2050, puis de seulement 0,7% entre 2050 et 2100 (54,9 millions d'habitants). Vieillissement de la population Concernant la pyramide des âges, il est constaté que la tranche allant entre 0 et 14 ans connaîtra une baisse continue, alors que cette population des moins de 15 ans représente 27,8% de la population en 2013, elle diminuera à 20% en 2050 avant de glisser encore à 16,7% en 2100. Cette tendance baissière concernera également les individus âgés entre 15 et 59 ans qui représentent près de 65% de la population en 2013, contre 59,3% en 2050 et 54,8% en 2100. Par contre, la part de la population âgée entre 60 et 79 ans suivra une hausse continue puisqu'elle passera de 7,4% de la population globale en 2013 à 20,5% en 2050 avant d'atteindre 28,4% en 2100. Une tendance similaire concernera les personnes âgées de 80 ans et plus qui représentent 0,8% de la population en 2013, mais qui augmenteront à 2,2% en 2050 avant de plus que tripler pour atteindre 7,4% en 2100. Quant à l'âge médian de la population algérienne, il passera de 27 ans en 2013 (contre 17 en 1980), pour s'établir à 36,3 ans en 2050 et à 43,2 en 2100. Quant à la mortalité infantile à la naissance, elle passera de 26,4 décès par 1000 naissances en 2010-2015 à 21,3 en 2020-2025 et à 9,3 décès en 2095-2100. Par ailleurs, à la lecture des statistiques de l'évolution démographique de l'Afrique tel que prévu par les experts de l'ONU, il est constaté que seules les populations respectivement de l'Algérie, de la Tunisie, du Maroc et de la Libye stagneront et reculeront même pour certains entre 2050 et 2100 au niveau africain, tandis que celles des autres pays du continent continueront à augmenter et dont certains connaîtront même une explosion démographique.