L'artiste-peintre Hamza Bounoua revient en Algérie après presque sept ans. Il sera dès novembre prochain au palais des Raïs-Bastion 23 à Alger pour une nouvelle exposition. Une exposition qui pourrait durer plus d'un mois. En plus des peintures, l'artiste algérien, le plus en vogue sur la scène mondiale actuellement, présentera ses nouveaux travaux sur la photographie. Une cinquantaine d'œuvres seront exposées en tout. «Mon nouveau projet est différent de celui présenté au Musée national de l'art moderne et contemporain d'Alger, MaMa. Les photographies retravaillées à la main seront présentées pour la première fois en Algérie. Chaque photo est unique. Je n'ai pas fait de copies. A travers ce concept, j'évoque des thématiques liées à la religion, à la politique et à l'idéologie. Des thématiques actuelles», nous a expliqué Hamza Bounoua rencontré cette semaine à Alger. Le travail habituel de l'artiste algérien sur les lettres arabes sera également présenté lors de l'exposition à travers de nouvelles toiles. «Je ne fais aucune exposition qui ressemble à l'autre. A chaque fois, je présente de nouveaux tableaux. Chaque exposition est porteuse d'un nouveau projet. J'ai trouvé nécessaire de revenir en Algérie pour que le public découvre l'évolution de mon travail artistique. J'ai choisi, cette fois-ci, de ne pas retenir un thème contrairement à mon exposition au MaMa qui était intitulée, ‘‘L'ascension''. Les tableaux qui seront présentés en novembre prochain portent un ensemble de questions. Des questions qui cherchent des réponses. Difficile, donc d'y imposer un thème», a souligné Hamza Bounoua. Le visiteur aura, selon lui, à désigner le thème de l'exposition. Une manière de réfléchir sur la démarche artistique. «J'utilise les lettres arabes dans mes travaux, mais je ne suis pas un calligraphe. Les gens ont parfois tendance à confondre. Les lettres sont pour mois une forme esthétique. Je leur donne d'autres dimensions à partir de l'idée et de la technique. Les lettres que je peints n'ont pas besoin d'être relues. Il s'agit pour moi d'une expression universelle, pas forcément liée à la calligraphie. Ce sont des lettres qui s'adressent à tout le monde», a-t-il noté. Les photographies qui seront exposées iront également dans le même sens. «J'ai par exemple abordé le sujet du niqab. Il ne s'agit pas d'une attaque contre la religion musulmane. Pour moi, l'utilisation du niqab est culturelle. Elle a des rapports avec les habitudes pas nécessairement avec le culte. Au Machreq, des femmes portant le niqab se dévoilent dès qu'elles sont assises dans un café ou un restaurant. Autant donc dire que le niqab est une manière de se cacher, pas plus. Je critique donc dans mes travaux les pratiques faites sur le dos de la religion. Certains barbus utilisent la religion à des fins commerciales ou politiques. Ils ne représentent pas l'islam», a relevé Hamza Bounoua. Dernièrement, l'artiste-peintre algérien a exposé à Aman, en Jordanie. «L'exposition a été bien accueillie en Jordanie. Le vernissage s'est fait en présence de la princesse Rahma», a-t-il indiqué. Hamza Bounoua prépare des travaux en sculpture qui seront présentés dans les prochains mois en Chine et à Hong Kong. Des expositions sont prévues également à Londres et aux Etats-Unis. «A mon avis, la création contemporaine doit se faire à partir de ce qu'on a comme culture, de ce qu'on est», a plaidé l'artiste.