Il plaide pour une présence algérienne à la Biennale des arts de Venise en Italie. Hamza Bounoua sera de retour à Alger l'automne prochain pour une nouvelle exposition. L'artiste peintre algérien, le plus illustre et le plus sollicité par les galeries mondiales, reviendra six ans après son exposition au Musée d'arts modernes et contemporains d'Alger (Mama) qui a été fortement appréciée à l'époque. «Je vais proposer un nouveau travail. Il y aura par exemple de la photographie contemporaine travaillée à la main imprimée sur des supports immenses. Des photographies portant une certaine critique sociale. Un travail sympathique de combinaison entre la photo et la peinture. Il y aura aussi des installations. Avec l'aide de Khalida Toumi, ministre de la Culture, ma prochaine exposition sera aux normes internationales», nous a déclaré Hamza Bounoua, rencontré à Alger. La prochaine exposition aura lieu dans un endroit autre que le Mama. Hamza Bounoua, qui vit entre Koweit et Londres, se dit prêt également à participer à une exposition collective prévue au Mama dans deux ans après la rénovation de ce musée. «Mohamed Djehiche, directeur du Mama, m'a déjà invité. Je vais venir avec un travail spécial (...). Dans ma démarche artistique, je n'oublie jamais d'où je viens, qui je suis et quelles sont mes traditions. Je ne change pas. La réussite n'est pas le fruit du hasard, mais de l'effort», a-t-il dit. Le 7 mai prochain, Hamza Bounoua sera en Jordanie pour une exposition à la galerie Wadi Finan à Amman. L'exposition, qui durera jusqu'au 28 mai, sera inaugurée par la princesse Rahma Bint El Hassan. «La reine Rania, l'épouse du roi Abdallah II, a acheté certains de mes tableaux. Le mouvement pictural en Jordanie est l'un des plus actifs dans le monde arabe actuellement. Il existe plus de cinquante galeries rien qu'à Amman. S'ajoute à cela, le Musée des beaux arts et d'autres musées. L'Union des plasticiens jordaniens est très impliquée dans ce mouvement», a soutenu l'artiste. Avant Amman, Hamza Bounoua a exposé à Djeddah. «Djeddah est la capitale artistique de l'Arabie Saoudite. Comme en Jordanie, il y a une forte activité artistique dans ce pays. Les jeunes sont très créatifs en arts visuels. Ils remplacent les limites imposées à l'expression politique et sociale par le travail artistique. Djeddah est la plateforme pour le lancement de carrières internationales des artistes saoudiens», a-t-il noté. Hamza Bounoua a participé, fin novembre 2012, à la vente aux enchères (Art auction) de l'organisation JAMM qui est spécialisée dans la promotion des artistes arabes, iraniens et turcs en Occident et des artistes occidentaux au Moyen-Orient, Afrique du Nord et Iran. JAMM est installée à Londres et à Dubaï. La vente aux enchères, qui s'est déroulée dans la plateforme de l'art contemporain de Koweit, a totalisé 570 000 dollars de confirmation d'achat de la part des collectionneurs. A la fin de l'opération, Hamza Bounoua a réussi à vendre son tableau, «Exits», pour 23 000 dollars, élevant considérablement sa cote dans le marché international de l'art. Il a été précédé par deux artistes iraniens, Farideh Lashai (72 000 dollars pour sa toile «El Amal») et Reza Derakshani (70 000 dollars pour le tableau «Garden party»). «Au début, mon tableau était offert à 14 000 dollars pour être vendu à 23 000. La valeur a donc dépassé l'‘‘estimated'' de départ. Si un artiste va au-delà de la valeur estimée, cela veut dire que ses travaux sont demandés. Dans la prochaine vente aux enchères, la valeur de base de mon tableau sera donc de 23 000 dollars. La vente aux enchères de JAMM est internationale. A chaque fois, elle se tient dans un pays différent. JAMM sélectionne avec sévérité les artistes», a précisé Hamza Bounoua. En 2010, l'artiste algérien a vendu une toile à plus de 10 000 dollars dans une vente aux enchères organisée par Sotheby's à Londres. «Les artistes arabes sont soutenus par leurs Etats. Ils ont même créé des lobbies. Les Emirats arabes unis et l'Arabie Saoudite ont acheté des pavillons à la Biennale de Venise pour présenter leurs artistes. L'Algérie a tous les moyens pour le faire. C'est aussi cela la promotion des artistes algériens à l'internationale», a-t-il plaidé. La Biennale de Venise de l'art contemporain, qui fut créée en 1893, est la plus prestigieuse exposition au monde. Une centaine de pays y participent. A chaque biennale, un prix de la meilleure participation nationale est attribué. En 2011, le pavillon allemand a reçu cette distinction. L'autrichien, Franz West, et l'américaine, Elaine Sturtevant, ont reçu le Lion d'or pour l'ensemble de leurs œuvres. Hamza Bounoua a souligné que Abu Dhabi s'apprête à ouvrir cinq nouveaux musées dont une annexe du Louvre parisien. «Il existe deux foires des arts aux Emirats, à Abu Dhabi et à Dubaï. Des ventes aux enchères dont celle de Christie's y sont organisées. Il existe également des galeries d'art de haute gamme qui sont présentes à Hong Kong, Londres et New York, à l'image de Opera arts et Ayam Arts. Qu'en est-il d'Alger ? Nous n'avons malheureusement pas ce mouvement artistique», a regretté Hamza Bounoua. Il a observé que toutes les grandes entreprises installées aux Emirats sont tenues d'acheter des œuvres aux galeries d'art. «C'est une manière d'aider les artistes et les galeries. Pourquoi ne demande-t-on pas aux entreprises étrangères présentes en Algérie de faire la même chose pour soutenir quelque peu l'activité culturelle ? Elles donnent de l'argent au foot. Qu'elles fassent la même chose pour l'art », a-t-il proposé.