Après une dizaine d'années d'interruption, l'Algérie a enfin renoué avec le monde du mannequinat. Le 21 juin dernier, une soirée a été organisée, à Oran, pour élire la nouvelle «Miss Algérie». C'est Rym Amari, âgée de 19 ans, étudiante en science des matières, qui a été élue. La soirée a eu lieu à l'hôtel Méridien, dans la prestigieuse salle du Centre des Conventions. Le public était venu nombreux à cette salle qui peut contenir plus de 2000 personnes. Le spectacle, qui devait commencer à 19h, n'a démarré que vers 22h, mais d'après certains spectateurs, «cela en valait la chandelle». Doucement mais sûrement, la salle, en forme d'auditorium, se remplissait. Puis, les membres du jury ont enfin fait leur apparition, sous la clameur de la salle qui commençait à trouver le temps long. Présidée par Geneviève de Fontenay, dont le nom est accolé automatiquement à celui de «Miss France». Le jury était également composé de Bahia Rachedi (marraine de la manifestation), l'acteur Mohamed Ajaïmi, Salima Souakri (fraîchement médaillée olympique), et enfin le comédien et humoriste Smaïn. Ce dernier, en attendant que le spectacle commence, n'a pas manqué de raconter des blagues, de sortir des bons mots pour le plus grand plaisir du public. Enfin, place au «show» ! Elles étaient une vingtaine, âgées de 19 à 21 ans, qui ont défilé pour l'élection de la plus belle femme d'Algérie. Geneviève de Fontenay, en prenant la parole, a déclaré être fière de se trouver en Algérie, pays qu'elle découvre pour la première fois. «Cette manifestation va être le couronnement dédié à la beauté et à l'élégance. Je suis très heureuse de pouvoir établir ce lien entre l'Algérie et la France, entre la beauté algérienne et la beauté française», a-t-elle souligné. La plupart des candidates sont venues d'Alger, d'autres d'Oran, Khemis Meliana, Beni Saf, Tizi Ouzou, Bordj Bou Arreridj, Béchar, Tlemcen, et même de l'Hexagone. Elles ont tout d'abord défilé en habit traditionnel, puis en tenue dite «de soirée». Mais, petit bémol : l'assistance n'a pas eu droit, comme ça se faisait de coutume, au traditionnel défilé en maillot de bain. Pudibonderie pour les uns, souci de respecter les us et coutumes locaux pour les autres, toujours est-il que les candidates ont préféré défiler en tenue de sport. Entre chaque tableau, et pour meubler le temps en attendant que les candidats se changent, de la musique de variétés a été proposée à l'assistance. De Djamel Aroussi à Cheb Réda, beaucoup d'artistes étaient présents pour «chauffer» la salle. Mais nul doute, celui qui a fait sensation est bien le jeune humoriste, Mohamed Khassani, qui a amusé le public par son humour. Avant de quitter la salle, il n'a manqué de lancer cette petite pique, taquine : «Il paraît qu'il y a l'élection de Miss Algérie ce soir… mais il y a une chose que je ne comprends pas : pourquoi les ont-elles choisies toutes de la taille de Karim Ziani ?» Des 20 candidates, il n'en est resté, dans un premier temps, qu'une quinzaine, avec l'élimination des 5 premières. Ensuite, le chiffre est descendu à 10, puis à 5. Là, le suspense a commencé à gagner la salle. Le jury a fait son choix, en élisant d'abord les quatre dauphines : Meriem (Béni Saf), Mounira (Alger), Nesrine (Oran), et Yasmina (Alger). Puis arrive l'heure de vérité : la nouvelle «Miss Algérie»... est Rym Amari, et vient d'Alger. «Je suis heureuse d'être votre nouvelle miss», a-t-elle déclaré à l'assistance, émue, en essuyant des larmes de joie. Initiée en 1996, à une époque où le pays était sous la menace intégriste, l'élection annuelle de Miss Algérie a dû s'interrompre, au début des années 2000, suite au décès de Cheradi Hamdad, le concepteur de cet événement. Aujourd'hui, c'est son fils, Fayçal Hamdad, qui reprend le flambeau. Dorénavant, l'Algérie a sa Miss, qui devra, l'espace d'une année, représenter le pays dans le domaine de l'élégance et de la beauté.