Après dix ans d'interruption, une Miss Algérie, Rym Amari, 19 ans, a été élue, avant-hier soir à Oran, par un jury présidé par Geneviève de Fontenay, 81 ans, assimilée au fameux concours de beauté. Je suis votre Miss Algérie. J'ai 19 ans et je suis étudiante en sciences des matières, a-t-elle déclaré au public et à la presse après avoir essuyé des larmes sur un visage de poupée, tout sourire mais détermination dans le regard. Les deux dauphines sont respectivement l'Oranaise Boumedienne Nesrine (étudiante, âgée de 22 ans) et l'Algéroise Adhimane Yasmine (22 ans, étudiante). Les 20 candidates finalistes ont été retenues après une présélection qui a concerné plus de 160 jeunes filles venues de diverses régions du pays. En tout elles étaient 20 candidates, majoritairement de la capitale dont Rym Amari, à défiler dans une salle de l'Hôtel Méridien face à plus de 2 000 spectateurs et leur jury qui comprenait aussi l'acteur Smaïn, d'origine algérienne. Ces jeunes femmes au genre très différent les unes des autres sont apparues vêtues de vêtements traditionnels, de ville et de soirée. Elles n'ont pas défilé en maillot et se sont contentées de survêtements de sport. Geneviève de Fontenay n'était pas outrée par ce manquement aux règles internationales, soucieuse de respecter les coutumes du pays. Une robe un peu fourreau, ça permet de voir si on a un beau corps comme un arc de triomphe, a-t-elle lancé malicieuse à quelques journalistes. Les autres règles du concours ont été respectées. Les candidates étaient âgées de 18 à 26 ans, d'une taille d'au moins 1,70 mètre pour des mensurations classiques de 90, 60, 90 cm. Smaïn, ravi d'être là, évoquait avant le concours ses critères de beauté totalement subjectifs. Il retient le regard, le sourire, le maintien et surtout le naturel, une qualité que semblait exprimer l'élue Miss Algérie. Parmi les autres membres du jury, des personnalités du show business et du cinéma algériens, dont l'actrice Bahia Rachedi qui est d'ailleurs la marraine de cette édition. L'interruption après 2003 du concours de Miss Algérie est due au décès du détenteur des droits, Cheradi Hamdad qui l'avait lancé dès 1996, en pleine décennie noire. Son fils Fayçal Hamdad a pris la relève. J'ai repris le flambeau cette année seulement, parce que mon père est mort l'an dernier des suites d'un cancer, a-t-il expliqué. Le nouveau détenteur des droits est aussi banquier et homme de spectacle, il l'a prouvé en dansant et chantant sur scène. Ce que je veux montrer, a-t-il dit, c'est que la femme algérienne a évolué, que l'Algérie a évolué. Miss Algérie 2013 ne devrait pas participer au concours international, car il est un peu tard cette année, expliquent les organisateurs. Mais elle pourrait concourir pour Miss Univers avant que la prochaine Miss Algérie n'intègre Miss Monde en 2014. Pour Smaïn, qui se trouve en Algérie aussi pour tourner un film d'action, une telle manifestation est un événement extraordinaire pour son pays de naissance.