L'arbitrage ne semble pas le mieux loti dans notre football, beaucoup de lacunes ont été observées durant le dernier exercice et méritent une réflexion «action-bilan». Les actions régulières et permanentes telles que les désignations d'arbitres des rencontres de championnats et de Coupe d'Algérie dans les divers paliers ont été respectées par le choix des compétences et de l'expérience. Certaines anomalies ont été néanmoins observées dans certaines ligues, LIRF ou Ligues régionales notamment, qui ont été les plus contestées. La CFA doit tenir compte de toutes les contestations venues de ces ligues. Le point faible de ces actions régulières reste toujours le système de désignation qui ne répond pas à l'attente de la grande majorité des arbitres. Plus d'une centaine d'arbitres sont en CFA de Ligues 1 et 2, mais c'est une minorité qui se taille la part du lion. «Nous sommes à la merci d'une seule personne qui compose la commission de désignation. Malgré mon titre, je suis très mal désigné», nous dit un arbitre. Ce constat amer fait des arbitres une corporation sans défense, où la loi du silence prime, alors qu'une équipe de désignation et de suivi s'impose. Même constat pour les inspecteurs d'arbitrage qui méritent plus d'attention. Le choix des compétences semble bien marginalisé pour laisser place à des ex-arbitres, parfois sans titre pour pouvoir juger des arbitres fédéraux et internationaux. Une exploitation régulière ne peut se faire sans des commissions compétentes pour une prise de décision sur d'éventuels rapports de contrôle, seuls habilités à dégager le mérite de chaque arbitre. De fortes sommes d'argent sont dépensées chaque année pour avoir un classement final de chaque arbitre afin d'attribuer un grade de fin d'année. «Etre inspecteur ce n'est que de la poudre aux yeux, jamais nos rapports ont fait l'objet d'une classification des arbitres», dit un ex-inspecteur. Et d'ajouter : «La règle est : on efface tout et on recommence. C'est devenu une devise.» Là aussi, l'absence de commission fédérale de suivi de l'arbitrage, élargie aux compétences ne demandant qu'à y contribuer, mais ce «verrouillage» a beaucoup influé sur un travail archaïque qui se résume aux tests physiques et stages de formation. Le point le plus fort, sur toutes les lèvres des arbitres : «Ce sont les désignations d'arbitres que nous contestons.» «L'absence de communication avec le responsable de l'arbitrage laisse les arbitres perplexes, sans défense, loin de la professionnalisation, alors que le discours que prône la tutelle est autre», dit un autre arbitre. Administrativement, les arbitres ne maîtrisent pas l'utilisation de leurs boîtes électroniques pour tout contact ou courrier. Les désignations causent parfois des désagréments à cause des envois tardifs, alors l'arbitre ne connaît sa désignation qu'à 24 ou 48 heures du coup d'envoi. Où sont les préparatifs du match et du voyage ? Les arbitres souhaitent le renforcement du service administratif et des finances par d'autres compétences, plus performantes, qui répondent à leurs attentes pour avoir plus d'informations (et en urgence) sur le report, le changement de désignation, la mise en disponibilité, les indemnités de transport et les débouchés. «Personnellement, je ne peux vous dire quelles sont mes indemnités lors d'un match, mis à part les frais de la rencontre. Même nos participations aux séminaires se font avec nos propres moyens. Nous souhaitons avoir une grille d'indemnités, comme avant», conclut un arbitre.