Le premier numéro, tiré à 15 000 exemplaires, a été, pour la directrice de la publication, Nadjet Assari, un défi. « Il fallait, explique-t-elle, plonger dans le vide, quitte à essuyer des revers, ensuite affronter le marché sur tous les aléas de la diffusion. Ce n'était pas chose aisée et la lutte continue. » Aujourd'hui, avec le second numéro, « nous comptons séduire nos lectrices, qui doivent nous faire confiance pour qu'on puisse aller loin et porter haut le message ». Comment est parvenue cette jeune directrice à créer une revue spécialisée dans la mode. Après avoir décroché, haut la main, un diplôme en dessin-bijouterie à l'Ecole des beaux-arts en Italie en 1990, Nadjiba Assari rentre au pays pour ouvrir un magasin spécialisé dans la confection sur mesure et du prêt-à-porter. En 2004, elle décide de s'arrêter pour prendre un peu de recul. Elle en profite pour travailler dans une maison d'édition française. C'est en fait là que le déclic lui vient de réaliser sa propre revue. Elle revient au pays avec la tête pleine de projets. Elle sollicite l'Ansej pour créer sa revue. « Au départ, confie-t-elle, je pensais faire une petite revue avec mes propres modèles. mais une fois arrivée sur le terrain, je me suis rendue compte que le chemin était semé d'embûches. » En effet, après avoir acquis un espace, il fallait trouver une main-d'œuvre qualifiée, des mannequins professionnels, un studio de photos, un bon maquettiste, un flasheur, un imprimeur... et surtout assurer la distribution. Si la revue Feryel est bien distribuée dans le Sud, cette jeune dame avoue que la chaîne de distribution fait défaut. En dépit de certaines difficultés inhérentes à ce créneau, le credo de la revue, c'est d'être une véritable ambassadrice de la mode algérienne dans toute ses facettes, aussi bien moderne qu'à travers notre riche et précieux patrimoine. Le pari est quelque peu réussi, puisque cette revue colorée de cinquante pages est de très bonne facture. Une place importante est accordée aux modèles et aux patrons de mode. Les quatre dernières pages sont, pour leur part, consacrées aux rubriques société et santé. Souhaitons à cette jeune revue, cédée à 300 DA sur le marché national, un chemin jalonné de succès... et une distribution assurée.