-La deuxième session de Formation Ingénieurs-Entreprendre (FIE/DZ) vient d'être clôturée avec, au tableau, plusieurs projets primés. Pouvez-vous nous en parler davantage ? Les projets primés par les cinq écoles supérieures sont diversifiés et couvrent un large éventail de spécialités. Jugez-en : à l'ENSTP, le projet concerne un matériau de construction innovant, en voie d'être breveté pour faciliter son homologation, tandis qu'à l'Enssmal le projet est relatif à la création d'un musée-aquarium «Poséïdum». A l'ENSH, le projet concerne les petites stations d'épuration des eaux usées, alors qu'à l'Enpo un projet de recyclage des déchets de construction est en voie d'être breveté. Nous avons également un projet d'un centre de bien-être dédié aux services innovants... etc. -Avez-vous eu des échos quant à la réussite des projets inscrits dans la précédente session ? Oui. Nous restons bien évidemment en contact avec les ingénieurs-entrepreneurs sortants. A l'ENSTP, nous avons la création de quatre entreprises, dont une concerne le robinet intelligent. Ce projet a été breveté et il est domicilié à Sidi Abdellah, tandis que deux autres entreprises ont vu le jour dans le domaine du BTP. La quatrième entreprise vient d'être créée dans le Sud par un ancien accompagnateur de projets. Trois autres projets sont actuellement en cours de création et sont domiciliés à l'incubateur de Sidi Abdellah. Un des trois projets est lancé par des étudiants de l'ESI «Translin», un autre projet provient de l'Enssma «Djazaltech», tandis que le troisième projet concerne l'«extraction des huiles» et provient de l'ENP. -Quelles sont les autres ambitions auxquelles vous vous adonnez à travers cette formation ? La FIE/DZ est un dispositif qui contribue à l'insertion dans la vie économique des jeunes diplômés et plus largement un levier pour la création d'emplois en Algérie. En particulier, il permet d'augmenter le degré d'employabilité des étudiants ayant suivi la formation. Sur la base du bilan de la première promotion FIE/DZ 2012, nous avons eu un taux de 53%, soit 35 étudiants qui disent avoir trouvé facilement de l'emploi (des postes de responsabilités et chefs de projet) grâce à un CV enrichi avec la formation FIE. Nous avons également 11% des personnes sondées, soit 7 étudiants, qui sont en cours de création de leurs activités, tandis que les 36% restants, soit l'équivalent de 24 étudiants, ont poursuivi leurs études. -Du point de vue technique et pédagogique, quel serait l'apport de l'Insa de Lyon et celui de la partie algérienne qui se matérialise à travers la synchronisation de plusieurs écoles ? Du côté de l'Insa de Lyon, son apport consiste en un transfert du savoir-faire et d'expérience de 13 ans par rapport à cette formation. Des enseignants des différentes écoles algériennes, signataires du protocole d'accord, ont bénéficié de plusieurs stages de formation dédiés aux gestionnaires de la FIE et aux formateurs (relais pédagogiques). Au total, nous avons eu, en 2013, cinq stages, dont un d'une durée de 5 jours au bénéfice de 14 enseignants. A noter qu'entre 2011 (démarrage de la FIE/DZ) et 2012, 60 gestionnaires (issus du corps des enseignants et des gestionnaires universitaires) de la FIE/DZ et cinquante relais pédagogiques (enseignants) ont été formés. En outre, des experts français, connus en France, sont venus animer et dispenser certains modules et assurer les transferts vers les enseignants-formateurs, relais pédagogiques de la FIE/DZ. Du côté algérien, l'apport portait sur l'adaptation du programme et des enseignements au contexte socio-culturel et au marché algérien. Il a été question aussi de faire appel aux compétences algériennes. A ce sujet, beaucoup de bénévoles (des chefs d'entreprises, des experts en communication et en marketing, des banquiers, des juristes, des jeunes et des moins jeunes) ont répondu favorablement à notre appel et se sont impliqués et ont fait le succès de cette formation. Une symbiose inter-école s'est aussitôt formée. Un transfert des compétences, (enseignants, conférenciers et coachs) entre les écoles et la mobilité des étudiants, a ainsi créé une pluridisciplinarité des équipes très prometteuses.