La section CNES de Sidi Bel Abbès a opté, hier, à l'issue d'une assemblée générale tenue à la fac centrale, pour un « durcissement de la lutte » en réponse aux prononcés de justice ordonnant l'annulation de la grève nationale, prévue justement hier. Un durcissement qui devrait se traduire, selon les termes d'une déclaration de la section rendue publique dans l'après-midi, par le boycott de tous les examens, des arrêts de travail illimités à compter d'aujourd'hui ainsi que par le dépôt d'un préavis de grève qui prendra effet à partir de la semaine prochaine. Par ailleurs, la déclaration acide de la section CNES de Sidi Bel Abbès n'a pas ménagé le coordinateur national, Ali Boukaroura, qui vient d'essuyer un véritable désaveu de la part de ses pairs. « L'assemblée générale dénonce les dérives du conseil national, consommées lors de sa dernière réunion. Elle rappelle au coordinateur national, Ali Boukaroura, que la grève appartient aux enseignants et qu'il ne peut en aucun cas les priver de ce droit. Elle dénonce ses agissements et ne peut continuer à lui faire confiance, surtout dans le contexte actuel de net recul de toutes les libertés », assènent les enseignants de Bel Abbès. La « mollesse » avec laquelle s'est distingué Ali Boukaroura dans la conduite de ce mouvement revendicatif l'a-t-elle d'ores et déjà discrédité auprès des membres du conseil national ? « Du moment qu'il ne peut plus prendre en charge ce mouvement, les sections locales sont, elles, en mesure de le faire », garantit Mustapha Mechab, coordinateur national adjoint du CNES, en précisant : « Les enseignants sauront, le moment venu, prendre les décisions qui s'imposent concernant le cas Boukaroura. » S'agissant de l'annulation de la grève du 13 mai par les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur, il est indiqué dans la déclaration du CNES que ces derniers « se discréditent encore une fois en trompant l'opinion publique nationale en usant de prétextes fallacieux sur le non-respect de la loi pour remettre en cause la représentativité du CNES ». Selon la section de Bel Abbès, la représentativité du CNES « a été largement prouvée et ne souffre d'aucune ambiguïté ». Et de considérer que cette tentative « vise à semer le doute sur la légitimité des revendications des enseignants ». Concernant l'« instrumentalisation » de la justice dans ce conflit, la section de Sidi Bel Abbès révèle que cela a été rendu possible grâce à la « complicité » de quelques membres de la direction nationale du CNES, qui veulent gagner du temps et interdire toute activité syndicale au sein de l'université. « L'assemblée générale des enseignants de Sidi Bel Abbès ne peut admettre une quelconque abdication sur le terrain des luttes pour la satisfaction des revendications des enseignants et pour la sauvegarde de l'université », est-il réaffirmé en conclusion.