En somme, le magnifique manteau végétal qui caractérise les lieux est devenu un spectacle de désolation malgré l'intervention des agents de la protection civile dans cette région où les maquis sont assez denses et les pistes agricoles font défaut. La fumée n'a pas cessé de s'élever la semaine passée sur les hauteurs d'Amacine qui ont été le théâtre d'une série d'incendies ravageurs. Le premier incendie s'est déclaré dans la journée de dimanche, 4 août, du côté nord du village Iâdnanène, plus précisément au lieudit Lota Ldjamaâ, une région riche en figuiers. Attisé par un vent chaud, les flammes se sont vite propagées pour gagner les champs de Laiser Ouegtit, Tiguert Ouedrar, Imegrad, Bab Amguer, Lmerj Ouyidir et Ticegwine. Pis, le feu s'est étendu jusqu'aux crêtes d'Iguil Malal du village Akantas. Le bilan, tel que nous l'avons constaté sur les lieux au lendemain de l'incendie, est lourd. Des dizaines d'hectares ont été réduits en cendres dont un nombre important de figuiers sont détruits. Ce sinistre a provoqué fortement l'irritation des villageois qui se sont dépêchés sur lieux pour éteindre les flammes, dans l'espoir de sauver ce qui reste de leurs biens. Les sapeurs-pompiers de l'unité de la protection civile d'Amizour ont intervenu, nous dit-on, du côté d'Akantas. Après moins de 48 heures seulement, un autre feu de forêt, dont la cause demeure toujours inconnue, s'est déclenché dans la journée du mardi, au niveau d'Ighil Ouzemmour, dans l'extrême ouest de la commune. D'après Daoud Izem, un habitant du village de Feraoun centre, les flammes se sont répandues jusqu'à la périphérie du stade communal où beaucoup d'herbe sèche et d'oliviers ont été réduits en cendres. Selon notre interlocuteur, un poulailler traditionnel, fort heureusement vide au moment de l'incendie, a été sérieusement touché par le feu. Si les pompiers en réussi à circonscrire celui-ci vers 19h, les flammes ont repris de plus belle dans la soirée, au contrebas d'Ighzer n'Tagma. Selon Larbi Baziz, membre du comité du village de Tagma, les citoyens ont essuyé des pertes considérables, notamment à Lbour Ldjamaâ et Tabouâssemt où l'incendie a détruit un nombre important d'oliviers et de caroubiers. À défaut de pistes agricoles, les sapeurs-pompiers n'ont pas pu y accéder pour mettre fin à l'incendie, a-t-il ajouté. Pis, notre interlocuteur témoigne que les habitants de ce paisible village de l'Amacine ont passé la nuit avec la peur au ventre : «à l'heure du Shour, la peur a bel et bien hanté nos esprits de crainte que les flammes se déplacent vers les premiers foyers du village qui se trouvent à quelque pas du ravin densément boisé». Par ailleurs, les terres fertiles d'Ihedjadjene, situés à l'extrême est de la localité de Beni Djellil, sont devenues mercredi passé le théâtre d'un incendie destructeur. D'après des propriétaires des champs avec lesquels nous avons discuté, le feu s'est déclenché vers midi, au niveau du lieudit Bouyedghaghène, relevant du village Iâdnanène, de la commune de Feraoun. Puis, le feu s'est vite approché des terres relevant du territoire de la commune voisine de Beni Djellil, en dévorant plusieurs vignes, grenadiers, figuiers, frênes et maquis de Trachi, Tala Oulmou, Bouchtiba et Elmenchar. En somme, le magnifique manteau végétal qui caractérise les lieux est devenu un spectacle de désolation malgré l'intervention des agents de la protection civile dans cette région où les maquis sont assez denses et les pistes agricoles font défaut. Les fellahs sévèrement touchés par le sinistre sont incontestablement les aviculteurs dont presque une vingtaine de ruches est partie en fumée, avons-nous constaté. Rencontré sur les lieux, Djaâfar Cheurfa n'a pas pu surmonter son choc de voir ces huit ruches traditionnelles, plutôt sa mine de miel, disparaître en un clin d'œil. «Je suis profondément touché. Je me suis habitué à mes abeilles qui présentent pour moi une empreinte ancestrale. C'est ma passion et mon gagne-pain qui sont partis en fumée», nous dit-il avec affliction.