Toutes les mesures et décisions prises par les autorités locales en vue de réglementer et de cadrer cette «activité» sont restées lettre morte. Les autorités de la wilaya d'Alger ont échoué dans leur plan de régulation des parkings anarchiques. Les multiples déclarations et promesses, faites par le wali et les élus, de mettre un terme au diktat de ces jeunes semblent être tombées à l'eau. Pour preuve, la quasi-totalité des artères de la capitale sont transformées en propriétés privées de jour comme de nuit. Des parkings anarchiques poussent comme des champignons, même au cœur de la première ville du pays. Pourtant, à maintes reprises, on a annoncé que ces gardiens de parking seraient dotés de badges paraphés par le maire, en vue de mieux organiser cette activité, d'éviter l'anarchie et d'assurer la sécurité des conducteurs et de leurs véhicules. Mis en application pendant quelques semaines, ce projet a été abandonné et la loi de la jungle a pris le dessus, au grand dam des automobilistes qui ne savent plus à quel saint se vouer. Ainsi, dans les principales rues et ruelles d'Alger, des jeunes sans vergogne exigent le paiement de droits de stationnement, allant de 50 à 100 DA, voire plus. Pratiquement aucune parcelle n'échappe au contrôle de ces individus désœuvrés qui s'adonnent à un véritable racket, au nez et à la barbe des services de sécurité dépassés par l'ampleur du phénomène. Il y a quelques jours, nous avons assisté à une altercation entre un gardien de parking anarchique du côté du marché Clauzel et un automobiliste. Le conducteur, qui venait à peine de stationner, a été abordé par un jeune homme en débardeur armé d'un gourdin. L'automobiliste ne voulait pas payer préférant entendre les insanités de son interlocuteur. Une scène somme toute banale dans les rues d'Alger. Mais le pire, ce sont ces espaces transformés occasionnellement en parkings par des plus petits, qui ont découvert comment gagner leur argent de poche, sans le moindre effort. «Il m'arrive souvent de stationner dans certains endroits sans que personne ne me demande de payer. Quelques jours après, des individus me somme de m'acquitter des frais de parking, avant de disparaître à nouveau», s'indigne un chauffeur de taxi, ajoutant qu'à Alger «l'anarchie et l'arnaque ont atteint leur point de non retour, n'épargnant même pas les voies attenantes aux sièges des APC et des institutions publiques». Il faut cependant préciser que le plan d'éradication des marchés anarchiques, lancé depuis une année par l'Etat, a bien fonctionné dans plusieurs communes, et ce, grâce à la mobilisation des services de sécurité et la volonté affichée d'en finir sérieusement avec ce problème. Les parkings anarchiques, eux, semblent ne pas bénéficier du même traitement de la part des autorités publiques, qui offrent ainsi l'occasion à certains individus d'intimider et de racketter les habitants. Selon nos sources, le stationnement coûte dans certains endroits jusqu'à 200 DA, un tarif que les automobilistes payent de crainte que leur véhicule ne soit la cible de ces gardiens de parking autoproclamés.