Le village El Maten, une importante agglomération de la commune de Chemini, a rendu, samedi 17 août, un hommage poignant à l'un de ses enfants, héros de la révolution, le commandant Kaci. De son vrai nom Mohand Oukaci Hamai, celui-ci émigre très jeune en France où il fait ses premières armes au PPA-MTLD. Rentré au pays en 1949, il reprend du service en alimentant avec son propre camion les maquis en armes et munitions. Comme il est chargé, sur le plan politique, de monter des cellules de militants à travers la région. A l'éclatement de la lutte armée, il est des premiers contingents formés par Amar Ath Chikh, délégué pour la zone par Krim Belkacem. Le commandant Kaci sera aussi chargé de structurer des cellules FLN et des groupes armés dans la vallée de la Soummam et, en 1955, la première section FLN dans la ville de Béjaïa. Lors du congrès de la Soummam, il est l'un des personnages de premier rôle dans le volet organisationnel mis en place par Krim Belkacem, s'acquittant sans faille des tâches que sont la collecte de fonds et la logistique. C'est aussi à lui que reviendra l'insigne honneur de présenter aux congressistes le compte rendu des actions guerrières menées dans la Soummam. C'est à l'issue du congrès, qu'il est promu commandant politique de la wilaya III, puis membre du CNRA. En 1959, le commandant Kaci sera de la délégation conduite en Chine par Omar Oussedik et la même année, à l'invitation du roi Mohamed V, il prend part avec le CNRA et les responsables du FLN à la réunion des pays maghrébins à Casablanca. Au lendemain de l'indépendance, il décide de mettre fin à son parcours politique suite au conflit ayant opposé la direction politique de l'époque et l'Etat-major de l'armée. Le commandant Kaci décède en 2003 à l'âge de 82 ans. Son village en collaboration avec l'APC de Chemini a préparé un programme de commémoration qui se veut à la hauteur de la dimension et de l'engagement du héros. Le programme, allant jusqu'au lendemain dimanche, comporte le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du moudjahid au carré des martyrs à El Alia, des témoignages, des conférences animées par ses compagnons encore en vie, une visite de sa maison natale, une exposition de photos et de documents sur la révolution. Le même programme est prévu au niveau du village et à la Maison de la Culture de Béjaïa.