Daïra pilote, la circonscription administrative de Hussein Dey enregistre jusqu'à 120 demandes de passeport par jour. Malgré l'allègement des procédures d'obtention du passeport biométrique, l'opération occasionne toujours d'énormes tracas. En plus de la difficulté d'avoir un rendez-vous, les lignes étant souvent saturées, les citoyens sont souvent obligés d'attendre dans des salles exiguës et dépourvues de commodités (mal aérées, mobilier défectueux, etc.). Les services des treize circonscriptions administratives sont pris d'assaut : presque 100 demandes sont reçues quotidiennement. Les agents gèrent comme ils peuvent ce flux. Critiqués pour la lourdeur du dossier exigé (une douzaine de documents au tout début de l'opération, en sus d'un formulaire compliqué), le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a annoncé maintes fois des allègements. Les postulants sont toutefois réduits à attendre jusqu'à un mois pour espérer repartir avec le fameux document délivré par le Centre national de production des titres sécurisés d'El Hamiz, à Dar El Beïda. L'opération de remise des documents biométriques, lancée en 2011, a connu des fortunes diverses. Si dans certaines daïras, cette démarche a buté sur le manque de moyens et d'effectif, dans d'autres un effort a été consenti pour accueillir dans de meilleures conditions les citoyens. A la daïra de Hussein Dey, qui couvre quatre importantes communes, le travail des agents est très harassant. «Jusqu'à 120 demandeurs sont reçus chaque jour, sans compter ceux qui viennent pour d'autres documents, comme la Carte d'identité nationale. Le service, qui compte une trentaine d'employés, travaille d'arrache-pied pour satisfaire toute cette demande. De 300 à 400 passeports biométriques sont renvoyés chaque semaine par le Centre de production. Il y a trop de demandes, certes, mais le travail marche excellemment bien grâce à l'abnégation et le sérieux des agents», se réjouit-on à la circonscription administrative. Des procédures particulières sont mises en place pour prendre en charge les cas les plus urgents. «Les cas urgents et les mineurs sont pris en charge sur place et le jour même. Il suffit de présenter un document justifiant la mission ou la prise en charge du malade à l'étranger ou autre pour que le dossier soit accepté. Il y a, en plus, un employé qui se déplace chez les personnes malades ou impotentes», précise notre source. Autre particularité de la daïra de Hussein Dey : l'administration n'oblige pas les citoyens à choisir le document biométrique. «Les citoyens peuvent demander l'ancien passeport. Il n'est pas fait obligation aux demandeurs de choisir le passeport biométrique dont les procédures d'obtention sont plus lourdes et les délais de délivrance sont importants (20 jours à 1 mois). L'enquête de la police est nécessaire pour ce passeport délivré par le Centre national chargé de centraliser toute l'opération», ajoute-t-on. Lancée officiellement le 4 avril 2010, l'opération de remplacement du passeport ordinaire a touché dans un premier temps quatre daïras pilotes, telles que Hussein Dey. Le travail a débuté dans cette circonscription le 4 avril 2010. Le premier passeport a été délivré en présence du ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, le 5 janvier 2011. Depuis cette date, plus de 16 000 passeports biométriques ont été délivrés. «Les citoyens sont quelquefois exaspérés quand la ligne téléphonique est saturée. C'est légitime. Le nombre de demandes est tellement important, mais nous faisons tout pour satisfaire nos citoyens. C'est un droit. Toute réclamation est prise en charge sur place», se réjouit-on.