De retour de vacances, de nombreux aoûtiens de Biskra se disent déçus, éreintés et consternés par les conditions dans lesquelles ils ont passé leur séjour sur le littoral. Juste après le Ramadhan, des milliers de familles du sud-est du pays se sont en effet ruées vers les wilayas de Annaba, Skikda, Jijel ou Bejaia pour quelques jours de repos au bord de la mer. Outre la cherté «astronomique» des hôtels et des appartements en location dans les villes côtières et leurs alentours, les estivants ont souffert, selon leurs témoignages, des embouteillages monstrueux, du manque d'animation sur les plages et les stations balnéaires, de la difficulté de trouver du pain et des denrées alimentaires de base et surtout de ce qu'ils qualifient de «racket institutionnalisé» pratiqué par les gardiens de parkings, les loueurs de chaises, transat et autres parasols, et les restaurateurs et gargotiers voyant en cette marée humaine une aubaine et une occasion de sauver leur saison, il est vrai, amputée du mois de juillet. «J'avais l'habitude de partir en Tunisie, mais, cette année, j'ai préféré passer mes vacances avec ma famille dans notre pays. Pour dix jours, j'ai dépensé l'équivalent de ce qui m'aurait permis de rester en Tunisie un mois entier et avec un meilleur service et moins de tracas. Je constate que nous avons encore du boulot pour nous mettre au diapason des pays touristiques. Je suis plus fatigué qu'avant mon départ», a dit B. Lazhar, quadragénaire, cadre dans une société nationale, qui jure de ne pas refaire une telle bêtise. Ne comprenant pas comment un pays comme l'Algérie ayant 1200 km de côte sur la Méditerranée, on n'arrive pas avoir des infrastructures hôtelières et des complexes touristiques capables d'offrir à des millions de clients des prestations «dignes» et à des prix «normalisés». T. Mourad abonde dans le même sens, il est en colère, disant avec amertume : «Les touristes sont généralement pris en otage par des commerçants véreux et contraints de débourser des sommes d'argent ne répondant pas à la qualité des services. On a l'impression de se faire gruger sans que l'on ne puisse rien y faire. Heureusement que la gentillesse des habitants du littoral, la beauté de la mer, le bleu du ciel et des paysages septentrionaux de notre cher pays mettent du baume au cœur et nous font oublier ces lacunes d'un autre âge.» M. Baya, mère de 3 enfants en bas âge, elle, évoque le manque de professionnalisme des opérateurs du secteur touristique national et des agences de voyages. «C'est lamentable de la part des pouvoirs publics qui sont apparemment incapables de prévoir et de préparer convenablement la concentration de milliers voire de millions d'estivants. Nous avons été abandonnés dans une totale anarchie sur des routes surchargées, des plages constellées de poubelles, et jetés entre les griffes de rapaces prenant les visiteurs pour des pigeons. Je suis heureuse de rentrer chez moi pour me reposer un peu et j'espère ne plus jamais vivre un calvaire comme celui de cette année», lancera-t-elle.