Les entrepreneurs du secteur privé en charge des travaux de finition de 3 chantiers (2 à Draâ Ben Khedda et 1 à Tadmaït), rattachés à l'Agence nationale de l'aménagement et du développement du logement (AADL), ont entamé, dimanche dernier, une grève illimitée. Cette action vise à dénoncer « la non-régularisation de la situation financière par le maître de l'ouvrage, Cosider. Nous subissons une arnaque de la part de cette entreprise. La situation la moins consistante dépasse les 5 millions de dinars pour chacun de nous », affirme le représentant des entrepreneurs. Selon le groupe des sous-traitants qui se rassemblent tous les jours devant les immeubles en construction, Cosider doit aux 9 entrepreneurs la somme de 47 millions de dinars. Les deux pôles de Draâ Ben Khedda, qui totalisent près de 300 logements, sont désertés par les travailleurs. En dépit des retards dans la réalisation, les ascenseurs importés d'Espagne sont déjà entreposés sur les plates-formes des bâtiments. « Comment se fait-il que Cosider ait déjà acquis ces équipements qui subissent déjà des dégradations, alors qu'elle refuse de nous payer pour achever rapidement les travaux ? », s'écrie un entrepreneur. Le chantier des tours de Tadmaït, inspecté le 19 septembre 2005 par le président de la République, est à l'agonie. La livraison des 163 logements, lancés le 15 septembre 2002, était prévue 18 mois plus tard. « Cela fait 4 ans que les travaux ont été lancés, et cela risque de durer encore des années », tonne un entrepreneur. Sur les balcons est déployée une banderole sur laquelle on peut lire : Entrepreneurs sous-traitants de Cosider en arrêt de travail jusqu'à la régularisation des situations. Ils annoncent la tenue d'un sit-in devant le siège de la direction générale d'Alger. « Les responsables de Cosider feignent ignorer que nous sommes des entreprises avec nos ingénieurs, nos techniciens et nos ouvriers qualifiés. En plus, ils ne nous accordent même pas une chance de les rencontrer. C'est insensé », s'écrie un entrepreneur. Sollicité par nos soins, le directeur nous dit : « Je ne vous reçois pas. Je vous ai déjà dit d'aller voir la direction générale qui se trouve à Dar El Beïda ». Plusieurs dizaines de travailleurs se retrouvent sans ressources.