Le comité exécutif de la FIFA se réunira jeudi et vendredi (3 et 4 octobre) à Zurich pour se prononcer définitivement sur la période durant laquelle se déroulera la Coupe du monde 2022 au Qatar. La question divise les dirigeants du football mondial. La polémique entre partisans et adversaires de faire jouer le tournoi en été fait rage depuis des mois. Le conflit s'est cristallisé entre ceux qui ont voté en faveur du riche émirat, le 2 décembre 2010, et ceux qui n'ont jamais accepté le résultat des urnes, c'est-à-dire les Européens, les Américains, les Australiens et les Japonais que le Qatar a battus à plate couture. Réfractaire au départ à toute idée de modifier la période (juin/juillet) du déroulement de la Coupe du monde 2022, le président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter, a amorcé un virage à 180 degrés pour contenir la colère de ses adversaires qui comptent bien lui mener la vie dure sur ce sujet. Au lendemain du choix du Qatar et au plus fort de la polémique que le vote a soulevée, le président de la FIFA a martelé que «la Coupe du monde 2022 aura lieu en été». Cette déclaration (de guerre) faisait suite aux attaques virulentes dont il faisait l'objet «pour le silence que Blatter et le comité exécutif de la FIFA» ont observé sur les questions pertinentes soulevées par la commission technique de la FIFA qui avait mentionné «les risques» qui handicapaient la candidature du Qatar et plus particulièrement ceux liés aux conditions climatiques qui prévaudront «durant l'été 2022». La FIFA est restée sourde à cette alerte. Le travail de sape entamé depuis par les Européens appuyés par les Américains, lesquels n'ont toujours pas digéré la gifle du 2 décembre 2010, a fini par entamer les «convictions» de Blatter qui crie aujourd'hui sur tous les toits: «Nous devons (sic) être courageux pour dire qu'il faut changer la période du déroulement de la Coupe de monde Qatar 2022.» Il ne faut pas être grand clerc pour saisir les motivations qui ont fait fléchir le patron de la FIFA. Les gros intérêts financiers qui «pèsent» sur les «décisions stratégiques» de l'instance faîtière du football, combinées aux lobbies et groupes de pression des associations et clubs européens, surtout la puissante Union des footballeurs professionnels qui refuse que les joueurs se produisent entre 13 et 14h sous une très forte chaleur pour satisfaire l'appétit des acquéreurs de droits de retransmission, ont fait peur à Joseph S. Blatter au point où ce dernier est prêt à accepter toutes leurs doléances et éviter une nouvelle crise qui l'emportera avant la fin de son mandat. Changer de période … ou de pays Les puissants clubs européens ont en définitive un seul objectif : retirer au Qatar la Coupe du monde 2022. Ils ne veulent pas d'un Mondial en été au Qatar avec un thermomètre de près de 50 degrés. L'option de l'organiser en hiver leur coûtera beaucoup et bousculera leur calendrier domestique, ce dont ils ne veulent pas entendre parler. Le Français Michel Platini, président de l'UEFA, qui a donné sa voix à la candidature du Qatar n'a jamais caché son penchant pour un Mondial en hiver, se mettant à dos ses partenaires européens en anticipant sur les événements pour éviter que l'organisation de la Coupe du monde 2022 soit retirée au Qatar. Des dirigeants européens croient savoir pourquoi le patron de leur association a fermement soutenu la candidature du petit émirat. Son fils a été embauché par Qatar Sport Investisment (QSI). Conflit d'intérêts ont signifié beaucoup d'acteurs du football. En attendant, la balle est dans le camp du comité exécutif de la FIFA. L'équation semble simple : il faut changer les dates du tournoi final ou le pays organisateur. Si la seconde option est choisie, il faudra faire vite. Les grands contrats du Mondial 2022 se concrétiseront à partir de janvier 2014. Le temps presse.