La commission chargée «de réhabiliter les services publics» ne comprend aucun représentant du mouvement associatif, même si dans le communiqué de la wilaya, il est précisé que «la commission peut éventuellement associer à ses travaux des universitaires et des représentants associatifs». La commission de wilaya chargée «de réhabiliter les services publics administratifs locaux» a été installée, jeudi dernier, au siège de la wilaya de Sidi Bel Abbès, selon un communiqué rendu public par le cabinet du wali. La mise en place de cette structure intervient suite à l'instruction ministérielle n°1477 datée du 30 septembre et adressée à l'ensemble des walis par le nouveau ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Tayeb Belaïz, ministre l'Intérieur, avait annoncé récemment, depuis Tébessa, qu'un plan d'action pour lutter contre la bureaucratie et assurer un service de qualité au citoyen entrera en vigueur prochainement. «Nous avons préparé un plan d'action qui entrera en vigueur dans 15 ou 20 jours et des directives ont été adressées aux walis», avait indiqué Belaiz la semaine passée. De quoi s'agit-il exactement ? Sur le plan de la composante, d'abord, les membres de commission sont issus presque exclusivement des rangs de l'administration. On y retrouve le secrétaire général de la wilaya, le Directeur de la réglementation (DRAG), l'inspecteur général, la directrice de l'administration locale (sous le coup d'une enquête judiciaire), quatre chefs de daïra, quatre maires, quatre secrétaires généraux d'APC et deux membres de l'Assemblée de wilaya (APW). La commission ne comprend aucun représentant du mouvement associatif, même si dans le communiqué il est précisé que «la commission peut éventuellement associer à ses travaux des universitaires et des représentants associatifs». En somme, la «réhabilitation» du service public ne peut se concevoir, selon les initiateurs de cette démarche, en dehors des seuls représentants de l'administration. Pourtant, dans le discours officiel, la «société civile» est sans cesse mise en avant pour garantir les conditions d'une bonne gouvernance au niveau local et lutter contre toutes les formes de bureaucratie et de favoritisme. Selon le document adressé par le ministère de l'Intérieur aux walis, ladite commission doit s'intéresser, notamment, à «l'accueil des citoyens et la prise en charge de leurs doléances, leur orientation et leur information, la situation des infrastructures du service public, l'allégement des procédures administratives, l'amélioration de la qualité de l'encadrement humain du service public administratif et les dispositifs d'évaluation périodique des plans d'action». Cette commission, d'après le ministre de l'Intérieur, a également pour mission l'élimination de la «bureaucratie insolente» et devrait permettre d'«éliminer 90% de la paperasse (documents administratifs) qui s'avère inutile». Après l'installation de cette commission, que vient d'annoncer le communiqué de la wilaya, reste à savoir si ces nouvelles instructions seront réellement mises en pratique pour en finir avec la bureaucratie qui gangrène l'administration locale. Attendons pour voir.