L'Algérie use une nouvelle fois de son droit de préemption sur la cession d'un actif, cette fois dans le secteur des hydrocarbures. Selon un communiqué de Petroceltic publié hier, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, a notifié formellement sa décision d'user de son droit de préemption pour l'acquisition des parts que la junior irlandaise veut céder depuis près d'une année, dans le cadre du projet de développement du gisement de gaz de condensat de Aïn Tsila, dans le bassin d'Illizi. Une fois finalisé, l'accord entre les deux firmes, algérienne et irlandaise, permettra à Sonatrach de récupérer plus de 18% des actifs du contrat de partage de production. Elle verra ainsi ses parts augmenter à 43,375%, devenant ainsi le principal actionnaire devant Petroceltic avec 38,25%, qui perd ainsi sa position d'actionnaire majoritaire, et enfin l'italien Enel (18,375%). La junior irlandaise recevra un paiement d'avance de 20 millions de dollars sur un montant global de 140 millions de dollars pour les actifs cédés, en plus de deux paiements de 10 millions de dollars chacun, conditionnés par des objectifs de production et les étapes de réalisation technique du projet de développement. Les deux partenaires travaillent, pour l'heure, sur toutes les approbations réglementaires nécessaires à la modification et à la signature du nouveau contrat de partage de production et permettre ainsi le transfert de droits à Sonatrach, est-il encore indiqué. Le communiqué de la compagnie précise que les conditions commerciales et les termes de l'accord en question sont similaires à ceux de l'entrée d'un nouvel actionnaire. Il faut cependant préciser qu'en juillet dernier, Petrocelic était en pourparlers avec l'indien Oil India Ltd pour l'acquisition des mêmes parts pour 170 millions de dollars. Aussi en 2011, Petroceltic avait déjà cédé plus de 18% de ses parts à l'italien Enel, l'associant ainsi à la licence d'exploration du périmètre d'Irazène dans le cadre duquel est développé le gisement de Aïn Tsila. Rappelons que le permis en question a une validité de 30 ans. Aussi, c'est au mois de décembre dernier que Petroceltic a annoncé l'approbation des autorités pour le développement du gisement en question, lequel devrait entrer en production en 2017. Le plan de développement qui prévoit, entre autres, le forage de plusieurs puits et la réalisation d'une usine de traitement de gaz, table sur la production de 3,5 milliards de mètres cubes de gaz par an, soit une production globale de 60 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Le potentiel du gisement concerne également 108 millions de barils de gaz de pétrole liquéfié et 67 millions de barils de condensat. Selon Brian O'Cathain, directeur général de Petroceltic, l'usage par Sonatrach de son droit de préemption reflète le fait que le développement du gisement de Aïn Tsila est «stratégiquement important pour l'Algérie». En tout état de cause, la junior irlandaise bénéficie déjà des dividendes de l'annonce. Selon l'agence Bloomberg, l'action a progressé, hier, de 3,4% à la Bourse de Londres.