Une dizaine de comités de quartier de Bachedjarah ont tenu, à travers un requête adressée aux autorités, à dénoncer le squat de la voie publique par les commerçants informels. Soutenus par la section locale de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les représentants du mouvement associatif ont décrit le vécu pénible des habitants des dites cités : « Les occupants des immeubles 21, 22, 25 et 34 sont les plus touchés par les nuisances », a déclaré un membre de l'association El Bahia. D'après lui, les artères menant vers l'agence ADE et celle débouchant sur l'agence Sonelgaz sont « louées » par des résidants du quartier à raison de 15 000 à 20 000 DA le m2/mois aux commerçants exerçant dans l'illégalité. « Comme tous les accès étaient bloqués par ces marchands, il m'a été difficile d'évacuer la dépouille mortelle de ma mère », a témoigné tristement un occupant d'un de ces immeubles. Et à un autre d'enchaîner : « Pour rejoindre le cortège nuptial immobilisé à proximité de la station des bus, une jeune mariée a dû se frayer difficilement un chemin tout en entendant des propos malvenus : (tebkai hna ! matrouhiche !'' ( tu resteras là ! tu ne partiras pas !) ». A se fier aux mêmes témoignages, les automobilistes qui tenteraient de s'aventurer dans ces ruelles bondées de monde, risqueraient de se voir éclater les pneus de leur véhicule à l'aide d'objets contondants ou même de voir les vitres brisées. Cette situation perdure. Elle est favorisée par la passivité des responsables. Certains habitants « avertis » relèvent que parmi les « détracteurs » du commerce informel se « cache une frange de profiteurs ». « Ceux-ci exercent des pressions sur les autorités afin de relancer la réalisation du nouveau marché car ils sont bénéficiaires de locaux commerciaux » « alors que l'Apc leur avait déjà attribué qui des lots de terrain qui d'autres avantages et ce aux dépens des chômeurs », a révélé un membre d'une association. Pour sa part, le P/Apc observe qu'un tel phénomène n'est pas spécifique à la commune de Bachedjarah. « La wilaya d'Alger comme toutes les villes du pays en sont concernées », dit-il. « Interdire aux chômeurs d'écouler leurs marchandises sur la voie publique sans leur proposer une activité légale et rémunérée, c'est les condamner à une précarité qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses », a estimé un chercheur en sciences sociales. Et de poursuivre que « la solution consiste en l'octroi de microcrédits. Encore faudrait-il penser à éloigner ces jeunes de l'hypertrophie de l'activité commerciale et les orienter vers des activités productives et prometteuses ».