Le super typhon Haiyan, l'un des plus puissants à avoir touché terre depuis des décennies, a fait plus de 10 000 morts dans une seule province des Philippines dévastées par cette catastrophe naturelle, alors que le sort de 40 000 autres habitants restait hier encore inconnu. Les provinces orientales de Leyte et Samar, qui se trouvaient dans la trajectoire du cyclone annoncé comme le plus violent au monde cette année, ont été particulièrement affectées. Les autorités philippines, qui font état de 10 000 morts dans la seule province de Leyte et de 300 décès à Samar, craignent que le bilan ne s'alourdisse avec les 2000 habitants qui sont toujours portés disparus. «En nous basant sur les estimations du gouvernement, il y a 10 000 victimes (décès)», a déclaré un haut responsable de la police, Elmer Soria, faisant état de «destructions massives». La Croix-Rouge avait précédemment évoqué le nombre de 1200, après le passage sur le centre de l'archipel du typhon Haiyan, accompagné de vagues de plusieurs mètres et de vents d'une violence inouïe. L'inquiétude demeurait par ailleurs vive concernant notamment le sort des 40 000 habitants de Guiuan, à Samar, point d'entrée du typhon dans le pays. Aucun contact n'a pu être établi, selon les autorités. Plusieurs provinces ont été traversées par la tempête, sur un front de 600 km, avec des vents atteignant des pointes de 315 km/heure, devenant ainsi le typhon le plus violent enregistré cette année sur la planète et l'un des plus forts à jamais à avoir atteint la terre, depuis des décennies. Face à l'ampleur de ce désastre naturel, le chef de l'équipe de l'ONU chargé de la gestion des désastres, Sebastian Rhodes, qui était à Tacloban, la capitale en ruine de la province de Leyte, a déclaré samedi : «La dernière fois que j'ai vu quelque chose de cette ampleur, c'était à la suite du tsunami dans l'océan Indien» qui avait fait 220 000 morts en 2004. «Les destructions sont énormes», a renchéri le secrétaire philippin aux Affaires intérieures, Manuel Roxas. «Imaginez une bande d'un kilomètre le long de la côte : toutes les maisons, tout est détruit. Elles ont été balayées comme des allumettes», a-t-il poursuivi. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est pour sa part dit «profondément attristé par l'ampleur des pertes humaines» causées par Haiyan.