Le géant chinois de l'automobile, FAW, veut s'installer durablement en Algérie. Il vient de le faire savoir à travers la signature d'un contrat de partenariat avec l'un des grands groupes privés algériens, en l'occurrence Arcofina, dont Medina Motors, filiale du groupe, commercialise la gamme de véhicules particuliers ( VP) de Faw depuis quelques mois déjà. Cet accord a été paraphé par le PDG d'Arcofina, Abelouahab Rahim, et Wang Zhijian, directeur général de Fawiec (China FAW Group import & export) et président du conseil d'administration de Fawaic (FAW Africa Investment) en présence du secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, du président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB) Abdelhakim Berrah, et de Naït Abdelaziz, président du patronat algérien. En vu de la composante des invités, nous sommes tentés de dire que cet accord a déjà eu l'aval des plus hautes autorités du pays qui veulent une implantation chinoise (après celle des allemands et des français) pour relancer l'industrie automobile en Algérie. Pour Abdelouahab Rahim, il est temps de placer l'entreprise algérienne au cœur de l'économie nationale pour une relance effective et sérieuse, dira t-il. Le patron d'Arcofina précisera que le constructeur chinois est un partenaire fiable avec qui l'industrie automobile doit compter : « Le gouvernement chinois possède un fond de 30 milliards de dollars destiné uniquement à financer les investissent de ses entreprises à l'étranger. Faw voudrait à travers cette nouvelle usine en Algérie pénétrer les marchés africain et européen à la fois. L'Algérie sera une plateforme idéale pour ce constructeur, dira t-il. Avec un investissement initial de 5 milliards de DA, la future usine qui produira, dans un premier temps, 10.000 véhicules selon les dires de Wang Zhijian. Basé sur la règle d'investissement (51%-49%), ce partenariat vise, selon le PDG d'Arcofina à développer le réseau national de sous-traitance. « Nous voulons arriver à un taux d'intégration de 40% après trois années du lancement de notre usine », dira le principal concerné. Cet objectif est, selon certains intervenants dans le marché de l'automobile en Algérie, impossible à réaliser avec la législation actuelle et en l'absence quasi-totale du tissu de la sous-traitance. « Comment voulez vous arriver à ce taux alors que notre pays ne fabrique rien du tout. Tout est importé. Le gouvernement doit favoriser l'implantation des sous traitants en accordant de nombreuses facilités foncière et fiscales et en taxant au même moment à 100 % les pièces de rechange et autres accessoires importés. Nous n'inventons rien du tout, C'est ce qui se fait même en Chine, en Europe et aux USA », nous dira cet investisseur. « Quant quelqu'un vous dit, en vue des droits de douanes et de la TVA, qu'il est plus rentable d'importer un camion que de le monter en CKD en Algérie, esce que vous avez envie d'investir et de créer des postes d'emplois ? » Quoi qu'il en soit, cette nouvelle usine prévoit la création dans une première phase de 1.000 emplois alors que son lieu d'implantation est laissé au gouvernement qui doit revoir sa stratégie d'industrialisation de l'économie nationale. « Nous étions un des leaders africains dans l'industrie automobile durant les années 70. Nous n'aurions jamais du abandonner cette industrie », dira de son côté Nait Abdelaziz. Répondant à une question sur les 3 années d'exclusivité accordée par le gouvernement à l'entreprise mixte algéro-française « Renault Algérie Production » (RAP) dans le cadre du lancement de la nouvelle usine à Oued Tlelat , dans la région d'Oran, Abdelouahab Rahim dira qu'il n'est pas au courant de cette accord d'exclusivité et que c'est au gouvernement de décider s'il veut la présence d'une seule marque sur le marché u de diversifier avec plusieurs marques et modèles à la fois. « Nous espérons que le parcours pour les autorisations et l'assiette de terrain sera d'une très courte durée et nous pourront de ce fait commencer à travailler », souhaite le PDG d'Arcofina. Créée en 1953, Faw est la 1ere entreprise étatique chinoise spécialisée dans la construction automobile. Elle emploie plus de 130.000 employés à travers le monde et réalisé, en 2012, un chiffre d'affaires de plus de 61 milliards de dollars pour un volume de vente de 2,6 millions d'unités. Dans un autre registre, cet événement été l'occasion d'inaugurer le show room de Medina Motors, dont la direction générale a été confiée à Abdeldjouad Saâd, directeur général de Medina Motors et Algérie Motors. Le site, occupé jadis par le supermarché Carrefour, accueille aujourd'hui l'ensemble de la gamme FAW VP dans un grand espace. Réparti en plusieurs étages dont deux réservés à l'exposition des véhicules, l'atelier du service après-vente de plus de 10 postes de travail est situé au sous-sol.