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la lettre du Congrès qui peut tout changer
élargissement du mandat de la Minurso aux droits de l'homme
Publié dans El Watan le 13 - 11 - 2013

Le fait est inédit et mérite d'être souligné : deux influents sénateurs américains, le républicain James Inhofe de l'Oklahoma et son collègue démocrate Patrick Leahy du Vermont, viennent de dresser un vrai barrage au roi Mohammed VI sur sa route vers la Maison-Blanche.
Ce dernier, qui devrait être reçu, à sa demande, par le président américain le 22 novembre, se voit précédé par une lettre coup-de-poing des deux sénateurs qui piègent d'ores et déjà son tête-à-tête avec Barack Obama. «Nous vous adressons cette lettre pour vous demander d'examiner la question des violations incessantes des droits de l'homme au Sahara occidental avec le roi marocain Mohammed VI au cours de sa prochaine visite aux Etats-Unis.» De quoi donner froid dans le dos au monarque, qui voit son chemin vers le bureau ovale parsemé de rapports aussi explosifs les uns que les autres sur les droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés.
Il faut signaler que c'est la première fois que les sénateurs démocrates et républicains font cause commune pour défendre le peuple sahraoui qui n'a, jusque-là, pas bonne presse dans les travées du Congrès américain. Quelque chose a donc changé dans la vision américaine par rapport à la dernière colonie d'Afrique avec un retour opportunément en grâce par les violations massives des droits de l'homme et la pratique de la torture dénoncées par des ONG et des missions politiques et médiatiques. Les deux sénateurs viennent donc d'assumer politiquement et officiellement la teneur des rapports et autres témoignages décapants sur les souffrances des militants et, plus généralement, de tout le peuple sahraoui. «Plus précisément, nous vous demandons de presser le roi Mohammed VI de cesser son opposition à la création d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au sein de la Minurso», soulignent les deux membres du Congrès dans leur lettre au président des Etats-Unis.
Sans doute que les Sahraouis ne trouveront pas meilleurs avocats que ces deux sénateurs.
A contrario, c'est une charge assez forte pour le roi du Maroc, qui espérait tant «plier l'affaire» de retour de Washington. Ce n'est pas gagné assurément. Le Congrès des Etats-Unis étant pratiquement l'antichambre de la Maison-Blanche, il n'est pas acquis que la «cause» de Mohammed VI soit entendue par Barack Obama. Loin s'en faut.
Démocrates et républicains font cause commune
On assiste même à un retournement soutenu de l'opinion publique aux Etats-Unis s'agissant du dossier sahraoui. Il faut dire que les nombreux rapports de la très respectée fondation Robert Kennedy pointant les violations des droits de l'homme dans les territoires occupés ont fait mouche. Le fait que Kerry Kennedy ait été brutalisée par les forces de sécurité marocaines a également choqué beaucoup de monde aux Etats-Unis, où la famille Kennedy est quasiment sacrée.
C'est dire que le roi Mohammed VI rencontrera un Barack Obama tout à fait «immunisé» contre sa propagande sur l'«intégrité territoriale» et les «terroristes du Polisario». La faute à cette lettre des deux sénateurs qui reprend fidèlement la quintessence des rapports de toutes les ONG, institutions et organismes régionaux et internationaux qui dénoncent d'une seule voix les violations caractérisées des droits de l'homme dont sont victimes les Sahraouis.
La missive des deux sénateurs souligne à juste titre le nécessaire élargissement du mandat de la Minurso aux droits de l'homme qui «permettrait d'appliquer de manière efficace» une des principales recommandations du rapport sur le Sahara occidental adressé, en avril dernier, par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, au Conseil de sécurité. Le sénateur démocrate et son collègue républicain s'appuient dans leur requête sur la déclaration du secrétaire général de l'ONU himself, soulignant : «La nécessité d'une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental devient de plus en plus urgente.»
Le coup de pied de Kerry Kennedy
James Inhofe et Patrick Leahy mettent en avant également les recommandations du Conseil des droits de l'homme de l'ONU et du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Juan Mendez, sur «la création d'un tel mécanisme» (des droits de l'homme, ndlr). Et pour mieux convaincre le président Obama de plaider la cause d'un élargissement du mandat de la Minurso, les deux sénateurs ont convoqué le rapport de Charles Tannock, adopté en octobre dernier par le Parlement européen.
Ledit rapport exprime clairement les «regrets» que l'ONU «n'ait toujours pas pu mettre sur pied un mécanisme indépendant et crédible sur la situation des droits de l'homme au Sahara occidental». Des rapports favorables qui «viennent compléter les efforts engagés, en avril dernier, par le gouvernement d'Obama à l'ONU pour introduire un mandat de la surveillance des droits de l'homme au sein de la Minurso mais auquel le Maroc s'est opposé», écrivent les deux sénateurs. Une façon subtile pour les membres du Congrès de rafraîchir la mémoire du président américain que c'est son actuelle conseillère à la sécurité, Susan Rice, qui était à l'origine du projet (retiré) de résolution élargissant le mandat de la Minurso aux droits de l'homme en avril dernier. «La nécessité d'une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental devient de plus en plus urgente», avait en effet souligné le projet de résolution américaine. Les deux sénateurs n'en pensent pas moins à la fin de leur lettre : «La création d'un tel mécanisme est urgente à la lumière des récents événements.»
En tout état de cause, le lobbying marocain au Congrès, qui a payé au propre et au figuré jusque-là, semble avoir vécu. Après avoir exigé du département d'Etat, via une loi, un rapport annuel sur la situation des droits de l'homme au Sahara occidental occupé avant l'octroi de toute aide financière et militaire au Maroc, le Congrès interpelle désormais le président des Etat-Unis. Mohammed VI sait à quoi s'en tenir.


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