Le pays dispose actuellement de seulement 14 cimenteries avec une capacité de production installée de 19,5 millions de tonnes alors que la consommation varie entre 20 et 21 millions de tonnes. Cevital Minerals, entreprise algérienne privée, et Cilas, une coentreprise entre la société algérienne Souakri et le cimentier français Lafarge, ont remporté, jeudi dernier à Alger, plusieurs gisements de matières premières pour cimenteries, dans le cadre d'un appel d'offres lancé par l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM), selon l'APS. Cevital Minerals s'est vu attribuer les gisements de calcaire et d'argile de Djebel Oum Settas et d'El Mina, situé dans la wilaya de Constantine, alors que Cilas a remporté les sites de Tiliouet 1 et 2 dans la commune d'Ahl El Ksar dans la wilaya de Bouira, a ajouté la même source. La filiale du groupe Cevital avait proposé les meilleures offres financières pour les gisements de Constantine et Bouira. Toutefois, la société a été contrainte de renoncer à un lot de gisements en vertu de la clause 10, contenue dans le cahier des charges relatif à cet appel d'offres, qui interdit aux soumissionnaires de remporter deux lots à la fois, précise-t-on. Cevital Minerals a proposé, au cours d'une séance publique d'ouverture des offres financières qui s'est déroulée au siège du ministère de l'Energie et des Mines, 3,075 milliards de dinars pour les gisements de Constantine et 1,075 milliard de dinars pour ceux de Bouira. L'ouverture des offres techniques a eu lieu le 7 novembre dernier. Cevital Minerals, qui a eu la possibilité de choisir entre les deux lots de gisements, a opté pour celui de Constantine, en raison de son importance en termes de réserves. Par conséquent, les gisements de Bouira sont revenus à Cilas (Ciment Lafarge et Souakri) qui a présenté une offre de 700 millions de dinars. La production de ces gisements sera exclusivement destinée à alimenter en calcaire et argile les deux cimenteries qui seront construites par Cevital Minerals et Cilas, selon les conditions de l'appel d'offres lancé par l'ANPM. Le recours à cette clause est motivé par le souci «de réaliser les cimenteries dans les délais impartis», a souligné Hocine Anane, président du conseil d'administration de l'ANPM, qui a présidé la séance de l'ouverture des offres financières. «Réaliser deux grandes cimenteries à la fois n'est pas une mince affaire. Nous voulons les réaliser rapidement car nous avons des besoins urgents en ciment qu'on doit satisfaire», a encore expliqué ce responsable, précisant que «c'est une règle incluse dans le cahier des charges et acceptée par les soumissionnaires». Confrontée à un grand déficit en ciment, l'Algérie a lancé une vaste opération d'extension des capacités de production de ses cimenteries et programmé la construction de nouvelles usines. La production de ciment devrait atteindre 42 à 44 millions de tonnes à l'horizon 2020-2022, alors que les prévisions de consommation sont estimées à 30 millions de tonnes, à en croire les chiffres avancés début novembre par l'ANPM. Le pays dispose actuellement de seulement 14 cimenteries avec une capacité de production installée de 19,5 millions de tonnes alors que la consommation varie entre 20 et 21 millions de tonnes.