Les habitants, qui ont montré un intérêt pour le retour, espèrent que les voies d'accès soient réhabilitées pour qu'elles soient carrossables. Après l'exode massif des populations montagnardes durant la décennie du terrorisme, les autorités œuvrent à réunir les conditions pour assurer un retour des habitants aux villages d'origine à travers une amélioration des conditions de vie, notamment le désenclavement. C'est dans cette optique que les travaux de réhabilitation des CW 137 et 137B ont été lancés sur une distance de 30 km. Cette route relie les communes de Ziama Mansouriah et Erraguene. Partagé en deux tronçons, ce projet compte deux segments longs de 12,5 km et 17,5 km. Les données fournies sur le projet avancent un rythme satisfaisant. Si au sud de Ziama Mansouriah, certaines mechtas proches commencent à recevoir des habitants ayant fui la région, sans toutefois s'y installer pour le moment définitivement, la région d'Erraguene a connu une saignée qu'il reste à inverser à travers notamment ce projet auquel ont été alloués 522 millions de dinars. Comme au sud de Ziama Mansouriah, (Bettacha, Sahel etc…), certains habitants intéressés par le retour espèrent un coup d'œil vers l'état des voies de dessertes à travers l'aménagement des pistes pour les rendre facilement carrossables, et assurer une meilleure disposition à réinvestir les hameaux désaxés des principales routes. Parallèlement à la réhabilitation de ce chemin de wilaya qui, faut-il le souligner constitue une autre porte d'accès vers la wilaya de Sétif, en reliant Erraguene à la commune de Babor pour enfin accéder à Aïn El Kebira, la commune d'Erraguene a bénéficié dans le cadre des plans communaux de développement (PCD) d'inscription récente, pour une enveloppe globale de 120 millions de dinars, destiné à la réalisation de travaux d'aménagement routiers, de réseau d'alimentation en potable et pour les structures de la santé. Pour ce qui est des plans sectoriels (PSD), c'est la route reliant Krarta à Aïn Lebna qui a bénéficié de 270 millions de dinars pour son aménagement. Il faut dire que cette région d'Aïn Lebna, sur le versant nord de Tamezguida, constitue aussi une porte traditionnelle vers les Hauts Plateaux via la commune de Beni Aziz qui se trouve au sud de ce mont. La modernisation de ces voies de dessertes, tant dans la wilaya de Jijel que vers la wilaya de Sétif, offrira d'immenses potentialités à ces habitants pour écouler leurs produits agricoles, dont la production est appelée à connaître une hausse avec le développement de cette région. A court terme, il n'est pas insensé de croire qu'avec l'amélioration des conditions de sécurité et la réhabilitation de ces routes, des circuits touristiques voient le jour. En effet, la région recèle d'immenses potentialités touristiques, qui ne demandent qu'à être exploitées. La chaîne de montagnes qui ceinture le barrage d'Erraguene constitue une attraction certaine pour les amoureux de la nature. La finalisation d'un réel circuit touristique passe aussi par la modernisation du tronçon restant du CW 137 reliant El Aouana à Erraguene, en passant par Selma. Ces deux communes d'Erraguene et Selma étant reconnues comme les plus enclavées de la wilaya de Jijel, l'ouverture à la circulation du tronçon entre Selma et El Aouana sera double. D'un côté un complètera le circuit touristique qui ramènera les visiteurs vers la RN43, soit à Ziama Mansouriah, soit à El Aouana, de l'autre permettra le retour des populations vers le sud d'El Aouana, si toutefois les conditions sécuritaires sont réunies dans ce triangle caractérisé par la densité de la forêt de Guerrouche.