Un bel exemple de partenariat public-privé, mais aussi national et étranger, que vient de concrétiser le groupe agroalimentaire Amor Benamor à travers son projet de réalisation de trois lignes de production de pain industriel sur le complexe du groupe public Eriad à Corso, dans la wilaya de Boumerdès. A l'arrêt depuis 2003 en raison du séisme qui a frappé la région, le complexe va redémarrer à la faveur de sa reprise par le groupe Amor Benamor à hauteur de 60%. Au plan technique, le même groupe a fait appel au savoir-faire du français Mecatherm, fabricant de machines et lignes de production automatisées de produits de boulangerie. Lors d'un point de presse, organisé lundi soir à Alger en présence de Nicole Bricq, ministre française du Commerce extérieur, Mohamed Laïd Benamor, PDG du groupe Benamor, a indiqué que son choix s'est porté sur ce partenaire du fait que «les qualités techniques des équipements Mecatherm répondent aux besoins de ce projet». Un projet qui devrait voir le jour dès février prochain puisque «l'installation des machines est déjà achevée et il ne reste que la phase d'automatisation pour permettre le démarrage de la production», a expliqué encore M. Benamor. Les trois lignes de fabrication (deux lignes de pain premium et une ligne de pain spécial) assurereront un volume de production de pas moins de 480 000 baguettes par jour (150 t), soit 1% du marché national du pain dont la consommation atteint 49 millions de baguettes/jour. Ayant nécessité un investissement de 112 millions d'euros, ce projet va générer 700 emplois directs. Le complexe comptera également deux moulins pour la production de farine, semoule et couscous, ainsi qu'une unité de pâtes et une biscuiterie. Des espaces sont également prévus pour la réalisation de silos de stockage, à la place de ceux détruits par le séisme. Le site abritera aussi des espaces de convivialité où le public sera convié à des séances de dégustation, mais aussi à découvrir l'ensemble des autres produits fabriqués par le complexe. Diversification des produits En effet, le groupe Benamor, qui veut élargir ses activité et diversifier sa gamme de production, envisage de se lancer dans la fabrication de produits agroalimentaires non céréaliers comme le chocolat, les pulpes de fruits et légumes, les sauces ou encore les plats cuisinés. Pour sa part, Olivier Sergent, directeur général de Mecatherm, a indiqué, lors de la présentation du projet, que sont groupe s'engage à fournir l'équipement commandé pour le complexe, mais aussi à «faire bénéficier son personnel de tout le savoir-faire et des compétences nécessaires pour la conduite des lignes de production». Le même responsable a fait savoir qu'il est également prévu la création d'une école d'apprentissage des techniques de boulangerie. Détenu majoritairement par Wendel, Mecatherm affiche environ 100 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 300 collaborateurs et 500 lignes de production en fonctionnement dans le monde, y compris en Afrique (Côte d'Ivoire, Nigeria, RD Congo, Tunisie, Guinée). Basé à Strasbourg, le groupe réalise 80% de ses revenus à l'export. Pour sa part, la ministre française du Commerce extérieur, qui n'a pas caché son émerveillement devant les ambitions du groupe Benamor, s'est dite satisfaite de voir un pareil projet de partenariat se réaliser entre deux leaders sur les marchés algérien et français. «C'est là un groupe qui montre sa volonté de diversifier ses produits et de les exporter, ce qui l'inscrit dans une logique où les parties française et algérienne trouvent leur compte», a-t-elle déclaré en marge de la rencontre. «L'on peut qualifier cette alliance entre Benamor et Mecatherm de partenariat constructif dont les deux Premiers ministres ont parlé aujourd'hui», a-t-elle conclu.