L'attaque terroriste perpétrée dans la nuit du 16 au 17 janvier 2013 contre le complexe gazier de Tiguentourine près d'In Amenas et qui a entraîné la perte de vies humaines n'a pas été sans conséquence sur le plan économique. Jusqu'à présent le complexe gazier n'a pas encore retrouvé ses pleines capacités de production. Sur les trois trains qui composent l'usine de traitement de gaz naturel et qui ont une capacité globale de production de 9 milliards de mètres cubes de gaz annuellement, seuls deux d'entre eux ont été remis en marche. Le troisième, qui a été endommagé par l'explosion d'un véhicule lors de l'attaque terroriste, est toujours en réparation. En se basant sur la moyenne de 60 milliards de mètres de cubes de gaz naturel exportés annuellement par l'Algérie avant la crise en Europe, ce sont environ 15% des exportations de gaz de l'Algérie qui ont manqué. Depuis le deuxième trimestre de l'année 2013, le complexe a retrouvé ses capacités de production à environ 66%. Sur un autre plan, l'attaque terroriste a amené les compagnies étrangères à rapatrier leurs employés. Et jusqu'à présent leur retour sur le site est toujours en négociations, des négociations liées à l'amélioration des conditions de sécurité. Le site est situé à environ à 80 km de la frontière libyenne, proche d'une zone instable en Libye où les groupes armés font pratiquement la loi et où les armes légères et lourdes circulent à grande échelle. Une année après l'attaque terroriste, le problème de la sécurisation du site et celui du retour des employés des compagnies étrangères partenaires de Sonatrach dans le gisement est toujours en débat entre les autorités et les responsables de ces compagnies. Juste après l'attaque, BP et Statoil ont organisé un suivi psychologique de plusieurs mois de leurs employés rapatriés. Toutefois le groupe britannique BP et le groupe norvégien Statoil ont envoyé, à l'automne dernier, des employés qui seraient basés à Hassi Messaoud à près de 700 km du site de Tiguentourine, selon les déclarations de leurs porte-parole. La réalisation d'une piste d'atterrissage près du site même du complexe gazier et le transfert de la base-vie à un autre endroit plus éloigné de la frontière libyenne pourrait être la solution idoine qui permettrait aux employés des compagnies étrangères de se sentir plus en sécurité et d'accepter leur retour. Selon plusieurs sources, la réalisation de cette piste d'atterrissage a déjà été entamée. Elle permettrait aux employés étrangers d'éviter de passer la nuit sur le site, qui malgré les mesures de sécurité prises, reste néanmoins situé dans un endroit proche de la frontière libyenne que les autorités libyennes ne contrôlent pas. La découverte, au mois d'octobre passé par l'ANP, d'un véritable arsenal de guerre près de la frontière algéro-libyenne et à 200 km du site de Tiguentourine, montre que le danger n'est pas encore passé. Cet arsenal composé d'une centaine de missiles antiaériens, de centaines de roquettes anti-hélicoptères, de mines terrestres et de roquettes RPG a pu être stocké pour mener de nouvelles opérations plus importantes contre des sites situés en Algérie vu la nature de l'armement et notamment les missiles antiaériens.