L'annulation, le 30 mai 2006, du scrutin de la région de Batna concernant le renouvellement du bureau et partant du président du Conseil national de l'ordre des médecins et des pharmaciens qui s'est déroulé le 10 mai « dans des conditions pour le moins inacceptables », continue à susciter commentaires et polémiques, à telle enseigne que le Dr R. Khellil, président sortant, a invité hier la presse pour faire le point sur cette affaire. « J'estime que je suis toujours le président de l'ordre des médecins, puisque régulièrement élu depuis 1993 », a-t-il déclaré aux journalistes. Il a ajouté que le scrutin du 10 mai qui s'est déroulé partout dans de bonnes conditions sauf à Batna, et documents à l'appui, a montré et démontré qu'il y a eu fraudes massives. Selon le Dr R. Khellil, l'objectif du bourrage des urnes particulièrement dans un bureau du centre-ville de Batna avait pour objectif d'éliminer les « gens propres animés uniquement par l'intérêt général et l'éthique médicale pour les remplacer par un clan d'affairistes majoritairement issu d'une même agglomération et mus par de sordides intérêts matériels. » Après la proclamation des résultats et sa mise à l'écart confirmée, le président sortant et ses amis réagissent et obtiennent, ni plus ni moins, l'invalidation de ce scrutin après enquête diligentée, bien entendu, par le ministère de tutelle. Or, si R. Khellil a obtenu gain de cause dans un premier temps, l'annulation du scrutin a fait par contre des dégâts collatéraux chez les pharmaciens qui s'estiment avoir été victimes d'une grave injustice, suite à la décision malencontreuse de la commission nationale chargée d'organiser et de contrôler les élections des conseils de déontologie médicale. En effet, elle vient contrarier, c'est le moins qu'on puisse dire, le travail fait par la section ordinale des pharmaciens de la région de Batna qui, le 11 mai et après classement et affichage de la liste des 12 membres régulièrement élus, a étudié et s'est prononcée souverainement sur les recours déposés dans les délais (48 h après la clôture des élections, précise un membre élu de cette section. Le 17 mai, la section a ensuite validé définitivement les élections et a procédé à l'installation de la nouvelle section ordinale régionale des pharmaciens de la région de Batna, nous a-t-on précisé. Les membres élus de la section se demandent pourquoi revenir une nouvelle fois par un nouveau scrutin sur un cas qui a été examiné par deux organes souverains, si ce n'est pour faire plaisir à des candidats « malheureux » qui n'ont pas été élus par leurs confrères par un vote direct et transparent ? Quoi qu'il en soit, cette décision arbitraire, si elle venait à être appliquée, va priver, a-t-on souligné, les 620 pharmaciens de s'être prononcer librement pour un conseil régional et de les obliger à voter uniquement pour 3 noms, dans le prochain scrutin.