Près d'un mois après l'éboulement survenu dans le tunnel 1 gauche de Djebel El Ouahch et dans l'attente des résultats de l'enquête menée par les experts désignés par le ministère des Travaux publics, l'incident continue d'alimenter les débats parmi les experts en la matière. Selon un spécialiste en travaux publics, ayant requis l'anonymat et qui affirme avoir mené ses propres investigations sur les lieux, l'éboulement survenu au niveau du tunnel de l'autoroute Est-Ouest à Djebel El Ouahch est dû à un certain laxisme aussi bien de la part des cadres du consortium Cojaal que du maître de l'ouvrage, l'Agence nationale des autoroutes (ANA) et, cela s'entend, des responsables du ministère des Travaux publics. Si la nature du sol a été avancée au début par les sources officielles pour justifier la survenue de cet éboulement, ce n'est pas l'avis de ce spécialiste qui explique cet effondrement par d'autres facteurs exogènes, notamment l'arrêt des travaux en 2011, faute de paiement. «La reprise n'a eu lieu que le 31 juillet 2013 sauf, qu'entre-temps, les cadres de Cojaal ont, après l'excavation des derniers mètres du tunnel, posé des cintres de soutènement, une procédure d'usage mais temporaire, en attendant sa consolidation en béton», soutient notre interlocuteur. Ce dernier souligne que l'arrêt des travaux durant plusieurs mois a provoqué dans cette zone, dite critique, un éboulement du fait qu'il y a eu une convergence de masse de terre sur cette partie. Toujours selon lui, la faute incombe aussi aux Japonais qui auraient dû prendre leurs dispositions face à un tel risque au même titre que le maître de l'ouvrage (l'ANA) censé y veiller. Actuellement, une commission d'enquête est à pied d'œuvre depuis le 2 janvier pour procéder à de nombreux carottages de la roche. Les études géodésiques, sismographiques et géophysiques sont terminées pour ensuite déterminer la nature de cette roche, une opération qui est toujours en cours. En attendant les conclusions de cette étude et de ce qui va être préconisé, une autre question se pose : qui endossera ces surcoûts, au demeurant très importants ? A noter que pareil éboulement a eu lieu en 2008, mais vite rattrapé, du fait qu'il n'y avait pas eu d'arrêt des travaux ni un quelconque problème de paiement.