Les travaux de creusement du tunnel de Djebel Ouahch, dans la wilaya de Constantine, reprendront aujourd'hui, a-t-on appris de sources bien informées. Cette reprise survient 45 jours après son éboulement, qui a nécessité la fermeture du tunnel 1 droit ouvert à la circulation sur le tronçon de l'autoroute Est-Ouest entre Constantine et Skikda et l'arrêt de tous les travaux sur le tunnel 1 gauche, jusqu'à la remise des conclusions de l'enquête ordonnée par le ministre des Travaux publics, Farouk Chiali. Selon nos sources, les résultats de l'enquête menée par des experts algériens et étrangers, désignés par le ministre suite à sa visite effectuée sur les lieux, le 2 janvier dernier, ont été encourageants pour la suite des travaux, même si nos sources indiquent que la responsabilité dans cet incident incombe aussi bien à Cojaal, l'ANA que l'Etat algérien, représenté par le ministère des Travaux publics de l'ex-ministre Amar Ghoul. «Tout cela est arrivé à cause de l'éclatement des cintres métalliques placés à l'intérieur du tunnel 1 gauche objet des travaux de creusement ; ces derniers ont été mis en place avant l'arrêt des travaux en juin 2013, suite au problème de non-paiement réclamé auprès de l'Etat algérien par Cojaal, qui ne pouvait plus payer ses techniciens vietnamiens chargés de creuser le tunnel, en plus il n'y avait pas de moyens financiers pour ramener le ferraillage nécessaire afin de poursuivre les travaux», précisent des sources au fait du dossier. Selon certains spécialistes, les cintres utilisés dans la réalisation des tunnels ont une résistance limitée, pour une période qui ne saurait dépasser les trois mois. «Or les cintres sont restés à l'intérieur du tunnel de juin à décembre 2013, soit pendant six mois, et vu la charge qu'ils ont supportée durant toute cette période, sous une montagne et un lac, ils ont fini par lâcher, entraînant un important éboulement, avec toutes les conséquences qui ont suivi», assurent nos sources. En plus de Cojaal qui n'a pas su se comporter face à la situation, l'Agence nationale des autoroutes aurait pu agir en tant que maître d'ouvrage pour éviter une telle catastrophe, alors que le département de Amar Ghoul a péché par un laxisme incompréhensible pour débloquer les situations financières réclamées par les Japonais. «S'il n'y avait pas eu un arrêt prolongé des travaux, on aurait pas eu à faire face à ce genre de catastrophe, sachant que nous avons rencontré des situations similaires que nous avons pu régler à temps ; mais dans le cas de cet éboulement, les choses étaient bien compliquées», estiment nos sources. L'éboulement survenu le 1er janvier a causé, outre l'arrêt des travaux, des dégâts importants sur le deuxième tunnel réceptionné il y a plusieurs mois. A présent que la commission d'experts désignés par le ministère des Travaux publics, le 2 janvier dernier, a accordé son feu vert pour la reprise des travaux, un plan d'urgence a été mis en place pour rattraper le retard de 45 jours accusé dans le chantier du tunnel de Djebel Ouahch. Des travaux à reprendre du côté nord Pour combler cet important retard, les responsables de Cojaal ont décidé de reprendre les travaux en creusant du côté nord du tunnel en descendant vers le sud, en direction de la partie où a eu lieu l'éboulement sur une distance de 130 m. Cette mesure a été prise en raison de la difficulté à reprendre par le sud où des engins sont encore engloutis sous des tonnes de terre. «Les travaux seront engagés à partir d'aujourd'hui en régime H24, en creusant dans la terre avec le recours au double cintrage chaque 50 cm au lieu d'un cintrage simple à chaque mètre pratiqué auparavant, ce qui permettra d'avancer avec plus de sécurité, même si le procédé est plus coûteux», indiquent des spécialistes de Cojaal.